Israël et le Hamas ont entamé ce matin du vendredi 24 novembre 2023 un cessez-le-feu de quatre jours. Dans la foulée, les militants du Hamas s’apprêtant à libérer 13 femmes et enfants otages (israéliens et autres nationalités) plus tard dans la journée et à acheminer l’aide vers l’enclave assiégée de Gaza. C’est une première pause dans la guerre qui dure depuis près de sept semaines.
La trêve a débuté à 6 heures du matin (05h00 GMT), impliquant un cessez-le-feu complet au nord et au sud de Gaza. Et elle devait être suivie par la libération de certains des 230 otages pris par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre en Israël, ont déclaré les médiateurs du Qatar.
En échange, un certain nombre de prisonniers palestiniens (150) détenus dans les prisons israéliennes devraient être libérés. Les deux parties ont également indiqué que la pause serait temporaire avant la reprise des combats.
Cependant, les combats ont fait rage dans les heures qui ont précédé la trêve. Les responsables de l’enclave dirigée par le Hamas affirmant qu’un hôpital de la ville de Gaza figurait parmi les cibles bombardées.
Ainsi, l’hôpital indonésien était sous le feu des bombardements incessants. Il fonctionne sans lumière et est rempli de personnes âgées alitées et d’enfants trop faibles pour être déplacés. C’est encore ce qu’ont déclaré les responsables de la santé de Gaza. Al-Jazeera a cité Mounir El Barsh, directeur du ministère de la Santé de Gaza, affirmant qu’une patiente, une femme blessée, avait perdu la vie, ainsi que trois autres blessés.
Une aide supplémentaire commencerait à affluer vers Gaza et les premiers otages, dont des femmes âgées, seraient libérés à 15 heures (14 heures GMT). Leur nombre total s’élevant à 50, au cours des quatre jours à venir. C’est ce qu’a précisé ce matin le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, à Doha.
L’Egypte a pour sa part déclaré que 130 000 litres de diesel et quatre camions d’essence ainsi qu’une quantité, non encore précisée, de gaz domestique seraient livrés quotidiennement à Gaza lorsque la trêve débuterait. De même que 200 camions d’aide entreraient quotidiennement à Gaza.
Les Palestiniens devraient être libérés des prisons israéliennes, a déclaré le porte-parole qatari aux journalistes. « Nous espérons tous que cette trêve ouvrira la voie à un travail plus vaste visant à parvenir à une trêve permanente ».
Le Hamas a confirmé sur sa chaîne Telegram que toutes les hostilités de ses forces cesseraient.
« Trêve temporaire »
Mais Abou Oubaida, porte-parole de la branche armée du Hamas, a ensuite évoqué « cette trêve temporaire » dans un message vidéo appelant à « une escalade de la confrontation (avec Israël) sur tous les fronts de la résistance ». Y compris en Cisjordanie occupée par Israël, où la violence a augmenté depuis le début de la guerre à Gaza, il y a près de sept semaines.
L’armée israélienne a déclaré que ses troupes resteraient derrière une ligne de cessez-le-feu à l’intérieur de Gaza, sans donner de détails sur sa position.
« Ce seront des jours compliqués et rien n’est sûr », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari. « Le contrôle du nord de Gaza est la première étape d’une longue guerre. Et nous nous préparons aux prochaines étapes », a-t-il ajouté. Israël a reçu une première liste d’otages à libérer et est en contact avec leurs familles, a indiqué le bureau du Premier ministre.
« Les gens sont épuisés et perdent espoir en l’humanité », a déclaré jeudi 23 novembre le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini. Et ce, après une visite à Gaza, faisant référence aux « souffrances indescriptibles » dans l’enclave.
« Ils ont besoin de répit, ils méritent de dormir sans se soucier de savoir s’ils passeront la nuit. C’est le strict minimum que chacun devrait pouvoir avoir. »
Avant le cessez-le-feu, les combats sont devenus encore plus intenses hier jeudi, avec des avions israéliens frappant plus de 300 cibles et des soldats engagés dans de violents combats autour du camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la ville de Gaza.
Un porte-parole de l’armée a déclaré que les opérations se poursuivront jusqu’à ce que les troupes reçoivent l’ordre de s’arrêter.
L’inquiétude internationale s’est concentrée sur le sort des hôpitaux, en particulier dans la moitié nord de Gaza, où toutes les installations médicales ont cessé de fonctionner et où les patients, le personnel et les personnes déplacées sont coincés à l’intérieur.
Israël affirmant que les combattants du Hamas utilisent des bâtiments résidentiels et autres bâtiments civils, y compris des hôpitaux, comme couverture; une accusation que le Hamas nie catégoriquement.