La Banque centrale européenne (BCE) devrait résister à toute tentation de réduire ses taux d’intérêt de manière anticipée. Car la partie la plus difficile de la lutte contre la récente poussée d’inflation pourrait encore être à venir. C’est ce qu’a déclaré, jeudi 23 novembre, le président de la Banque centrale d’Allemagne, la Bundesbank, Joachim Nagel.
La BCE a mis fin à une série de dix hausses consécutives des taux d’intérêt le mois dernier et a parlé de politique stable. Alimentant ainsi la conviction que la première baisse des taux pourrait avoir lieu en avril. « Nous sommes confrontés à la partie la plus difficile de notre cheminement », a déclaré Joachim Nagel dans un discours à Milan. Tout en répétant en grande partie ses commentaires précédents. « Nous avons besoin de patience pour attendre que le resserrement inflationniste se matérialise pleinement ».
De son côté, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré plus tôt que les taux d’intérêt pourraient rester stables pendant plusieurs trimestres. De même qu’elle a mis en garde contre des réjouissances prématurées. Car l’inflation, désormais inférieure à 3 %, pourrait à nouveau se renforcer prochainement, principalement en raison de facteurs techniques.
La déflation reprendra plus tard en 2024 et la BCE pourrait atteindre son objectif de 2 % fin 2025.
« Même si les prix de l’énergie restent là où ils sont, je m’attends à une légère reprise de l’inflation », a déclaré M. Nagel. « Au cours des prochains mois, le chemin à parcourir sera probablement semé d’embûches, avec de nombreux hauts et bas », conclut-il.