L’Arabie saoudite et ses alliés producteurs de pétrole ne se sont pas mis d’accord sur les quotas de production des membres africains. Obligeant ainsi le groupe de l’OPEP+ à reporter une réunion cruciale.
L’alliance OPEP+, composée de 23 pays, a dû reporter au 30 novembre une réunion clé visant à déterminer les niveaux d’approvisionnement en pétrole pour 2024. La raison : le mécontentement de l’Angola et du Nigeria face à la réduction de leurs objectifs de production. Laquelle leur a été imposée par des membres plus influents.
Pression pour réduire la production
Avant le report annoncé mercredi, les négociants en pétrole pensaient que l’Arabie saoudite s’apprêtait à annoncer une prolongation de sa réduction unilatérale d’un million de barils par jour, pour tenter de soutenir la chute des prix. Certaines attentes indiquaient également que Riyad pourrait inciter d’autres membres à se joindre à elle pour réduire volontairement leur production. Au lieu de cela, le groupe a plutôt annoncé l’ajournement de leur prochaine réunion. Une décision qui a surpris de nombreux membres et provoqué une nouvelle baisse des prix du Brent.
Ce différend rappelle celui qui a éclaté en juin dernier, lorsque le ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a fait pression sur l’Angola, le Congo et le Nigeria; et ce pour qu’ils acceptent des quotas de production inférieurs pour 2024. Or, les exportateurs africains ont souffert ces dernières années d’un manque d’investissements et de perturbations dans leurs champs de pétrole vieillissants.
Ces pays ont donc accepté les nouveaux quotas; mais ils ont averti qu’ils seraient à nouveau augmentés si leurs capacités de production était supérieure à cela. Le Nigeria a récemment démontré sa capacité à transcender les nouvelles frontières. Il a pompé 1,416 million de barils par jour le mois dernier. Soit 36 mille barils par jour au-dessus de son objectif pour 2024. Dans le cadre de l’accord conclu en juin, les Emirats arabes unis ont obtenu le droit d’augmenter légèrement leur production en janvier, afin de mettre en œuvre les récentes augmentations de leur capacité de production.
Troubles du marché pétrolier
Ainsi, les marchés mondiaux du pétrole devraient être confrontés à des perturbations, si l’OPEP+ ne parvient pas à un accord sur la production pour l’année prochaine.
D’ailleurs, le pétrole brut a significativement chuté par rapport à son pic de septembre 2023. Et ce, en raison de la hausse soudaine de la production américaine. Quant à la Chine, premier importateur mondial de pétrole, elle a été témoin d’une baisse des marges des raffineries et d’une détérioration des indicateurs économiques.
Les marchés se dirigent à nouveau vers une offre excédentaire au début de 2024; alors que la croissance de la demande de pétrole ralentit considérablement. Les Etats-Unis et d’autres producteurs continuant à augmenter leur production. En même temps, les approvisionnements de l’Iran se sont rétablis grâce à l’assouplissement des sanctions imposées par Washington. Les exportations de la Russie sont restées les mêmes, le pays pompant plus que son quota OPEP+.
Les Saoudiens insistent
La baisse des prix du pétrole brut a été un soulagement pour les consommateurs confrontés à des années d’hyperinflation; mais elle est décevante pour les pays exportateurs. Riyad pourrait devoir augmenter les prix, car elle dépense dans des projets de construction massifs.
Au final, la Tunisie doit suivre de près ces négociations, car le niveau actuel des cours du Brent est parfait pour le Budget. Une hausse coûtera extrêmement cher aux finances publiques. Un dollar supplémentaire dans les cours, par rapport à l’hypothèse des 81 dollars, nous coûtera 144 millions de dollars supplémentaires dans les dépenses de subventions.