Un mois et demi passé et Gaza est toujours sous les bombes. Malgré les cris d’alarme des organisations humanitaires et les appels au cessez-le-feu lancés par la société civile à travers le monde, la machine génocidaire continue les massacres, avec le feu vert de l’oncle Sam.
Face à la surdité de la communauté internationale, les appels au boycott des produits israéliens et des enseignes soutenant l’Etat sioniste se multiplient sur les réseaux sociaux. Si pour certains, le boycott reflète un refus de financer les actes terroristes, pour d’autres, c’est aussi et avant tout un acte poli- tique qui permet de montrer son mécontentement, de manifester son désaccord et d’exercer des pressions sur Israël et les Etats qui lui apportent un soutien inconditionnel.
Certes, le boycott donne aux populations la possibilité de se faire entendre, mais pour que cette voix soit écoutée, il est nécessaire de définir un objectif clair et mesurable. L’efficacité de l’action et son impact à l’échelle internationale vont être tributaires d’un choix de ciblage. L’Histoire nous enseigne que les actions de boycott ont gagné en efficacité lorsqu’elles respectent ces trois conditions :
– Le bon choix du produit :
Nous vivons dans une société de consommation où les habitudes sont difficiles à changer, surtout quand les produits à boycotter n’ont pas de substituts sur le marché local. Alors, apporter une liste longue de produits peut mettre le consommateur dans la confusion et rendre l’outil inefficace.
– Le bon ciblage de l’enseigne :
L’impact sera plus fort lorsqu’on priorise les enseignes qui financent directement l’agresseur. Par ailleurs, un boycott des produits importés reste préférable à celui des franchises, pour éviter une gestion des conflits sociaux suscités par des opérations de licenciement.
– Le bon sequencing :
Cela consisterait en la sélection d’un ordre de produits à boycotter, en commençant par les produits de l’agresseur et des enseignes étrangères qui le financent directement, pour terminer par les produits des pays qui le sou- tiennent politiquement. Rappelons que le succès de l’action dépendra de l’ampleur du mouvement de soutien à l’échelle planétaire. De même, le mouvement de boycott prendra encore plus d’ampleur lorsqu’il sera épaulé par des Etats, comme cela a été le cas de l’action contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Par Noura Harboub-Labidi
Cet article est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n882 du 22 novembre au 6 décembre 2023