La Banque centrale du Nigeria s’est engagée à restaurer la stabilité des prix et à stabiliser la monnaie du pays. Signalant ainsi un resserrement de la politique monétaire à l’avenir, selon Bloomberg.
« La Banque centrale du Nigeria s’engage à parvenir à la stabilité monétaire et des prix ». C’est ce qu’a déclaré ce week-end le gouverneur Olayemi Cardoso, dans un discours aux banquiers. « Nous renforcerons les réglementations et mettrons en œuvre des politiques prudentes. »
Dans son premier discours depuis son entrée en fonction en septembre, M. Cardoso affirme que la banque centrale ordonnera aux banques d’augmenter leur niveau de fonds propres. « La banque centrale fournira des orientations futures, renforcera la transparence et maintiendra une communication efficace avec le public », ajoute-t-il.
Ce discours, prononcé à la fin d’un dîner annuel du secteur bancaire, était largement attendu. Car il montre qu’il a un plan pour faire face à la pression croissante sur les prix et à la faiblesse de la monnaie. En effet, le naira nigérian a chuté d’environ 40 % par rapport au dollar depuis juin.
Accélération de l’inflation
La banque centrale a relevé ses taux d’intérêt de 25 points de base à 18,75 % lors de sa dernière réunion en juillet. Depuis, l’inflation s’est accélérée pour atteindre son plus haut niveau depuis 18 ans, à 27,3 %.
A cet égard, M. Cardoso souligne que l’inflation sera efficacement combattue par un resserrement des conditions monétaires au cours des deux prochains trimestres. Sa position témoigne de sa volonté de défendre l’autonomie des banques centrales. Sachant que le président Bola Tinubu avait précédemment appelé à une baisse des taux d’intérêt pour stimuler la croissance.
Mais il n’a donné aucune indication que les responsables envisageaient de se réunir, peu de temps après qu’une réunion prévue en début de semaine a été annulée en urgence. Il a toutefois souligné que la loi impose que le comité de politique monétaire se réunisse quatre fois par an et que cette limite est déjà atteinte pour 2023.
Depuis son arrivée au pouvoir, M. Cardoso a laissé entendre que la banque centrale reviendrait à une politique orthodoxe et a évoqué dans son discours le contrôle de la liquidité du marché.
La hausse des prix des produits alimentaires et de l’essence a alimenté l’inflation au Nigeria. Et ce, après que le président Tinubu a annoncé des réformes mettant fin aux subventions coûteuses sur les carburants et assoupli les contrôles monétaires.
De son côté, le ministre des Finances, Wale Edun, qui s’est exprimé avant M. Cardoso, a estimé que les mesures portaient leurs fruits et que le gouvernement « maintiendrait le cap ».