La situation des relations entre la Tunisie et l’Union européenne (UE), exacerbée par le récent mémorandum d’entente, a créé des malentendus.
A cet égard, Elyes Kasri, ancien ambassadeur et analyste politique, a rappelé que Josep Borrell, Haut représentant de l’UE, a exprimé le besoin de convoquer le conseil d’association Tunisie-UE d’ici mi-décembre 2023 pour dissiper les confusions.
Il estime que le débat sur le budget des affaires étrangères a été une opportunité manquée pour discuter des défis post-Covid, des événements en Ukraine et en Palestine et des opportunités de coopération internationale et économique.
Il convient de noter également que le conseil d’association, essentiel pour la coopération, n’a pas eu lieu depuis 2019. Ce qui nuit aux intérêts tunisiens en termes d’aide au développement, d’investissements, de commerce international et de soutien à la diaspora.
Ainsi, Elyes Kasri met l’accent sur l’importance de la diversification de la coopération. Laquelle nécessite une consultation multisectorielle en Tunisie, pour présenter un programme stratégique lors du prochain conseil, en favorisant une coopération mutuellement bénéfique.
Cela dit, malgré des désaccords possibles sur des questions internationales, la sagesse dicte la recherche de compromis pour le développement et la sécurité mutuels. La Tunisie ne peut imposer ses positions à l’Europe, mais doit œuvrer à des accords mutuels. Il précise dans ce contexte : « Si l’Europe n’a pas d’intérêt dans l’exacerbation de la crise que vit la Tunisie à la suite de la décennie noire et du détournement du processus démocratique par une coalition islamo-mafieuse, la Tunisie à son tour aurait beaucoup à perdre de toute crise prolongée ou déstabilisation de l’Europe. La volatilité de la scène internationale et les exigences de sortie de crise et de relance économique nécessitent une meilleure appréciation du potentiel offert par un partenariat mieux étudié, plus habilement négocié et plus ambitieux avec l’Union Européenne. »
Tout cela nous amène à dire, d’après les conclusions d’Elyes Kasri, que la crise actuelle en Tunisie, liée à des problèmes internes, nécessite une approche réfléchie pour établir un partenariat solide avec l’UE. Tout en tenant compte des intérêts communs et de la stabilité régionale.
Autrement dit, la diplomatie tunisienne doit jouer un rôle central dans la redéfinition des relations. Elle doit donc s’éloigner des dysfonctionnements passés et s’orienter vers une approche de développement coordonnée et inclusive.