La société civile recense 27 féminicides en 2023. C’est le terrible bilan qu’annonce la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Neila Zoghlami. Elle s’exprimait lors d’une intervention sur les ondes de Mosaïque FM.
La présidente de l’association féministe tient à préciser que d’autres cas de féminicide n’ont pas été déclarés. Et de pointer du doigt ce chiffre alarmant. Elle relève que ce phénomène touche le plus les gouvernorats de Kairouan, Le Kef ou le centre du Grand Tunis.
De même, Neila Zoghlemi affirme que « ces femmes ne sont pas des chiffres »; mais bien des « victimes d’une culture patriarcale qui veut imposer la loi au corps féminin ».
Sur un autre volet, elle regrette le manque de ressources. Tout en faisant état d’entraves à la bonne application de la loi contre la violence faite aux femmes.
Ainsi, notons que, selon le rapport du ministère de la Femme et de la Famille et des personnes âgées, le nombre de féminicides a été multiplié par quatre en cinq ans. Et ce, pour passer de 6 féminicides en 2018 à 23 en 2023.
Par ailleurs, le rapport révèle que 51 % des femmes victimes d’homicide ne se trouvent pas dans un état d’indépendance économique. « Toutes les tranches d’âge peuvent être victimes de féminicide. Et le niveau d’éducation ne constitue pas un obstacle à ce type de crime ». C’est encore ce que souligne également le ministère de la Femme et de la Famille.
Toujours selon le même rapport, 52,17 % des victimes sont des femmes mariées, dont les violences sont commises principalement par le conjoint. Elles représentent donc 71 % des cas enregistrés.