Le ministre égyptien de l’Approvisionnement, Ali Al-Moselhi, a déclaré qu’il demanderait au Conseil des ministres d’établir des contrôles pour les prix du sucre, à partir du début du mois prochain; et ce, si la hausse des prix ne se stabilise pas.
L’offre limitée de sucre a en effet entraîné une augmentation de ses prix et une pénurie de sucre non subventionné dans certains magasins. C’est le dernier exemple en date des conséquences de la hausse de l’inflation à des niveaux records et de la pression continue sur la monnaie qui l’accompagne ces derniers mois.
Hichem Souleiman, directeur de la société égyptienne Mediterranean Star Trade Company, a déclaré dans la journée du mardi 28 novembre 2023 que le prix d’un kilo de sucre blanc était passé à 55 livres égyptiennes (1,78 $) ce mois-ci; contre 40 livres le mois dernier.
M. Souleiman a déclaré que ce problème est dû à plusieurs facteurs. Et notamment la hausse des prix mondiaux due au manque d’approvisionnement et à la difficulté d’obtenir des dollars pour les importations; ainsi que les frais imposés par l’Egypte sur l’importation de sucre raffiné.
Le ministère de l’Approvisionnement a attribué quant à lui le problème des prix élevés du sucre à une « distribution irrégulière ». Au cours des dernières semaines, le gouvernement a tenté d’atténuer la hausse des prix en vendant du sucre à prix réduit dans certains points de vente à travers le pays.
Le ministère a également commencé à proposer le sucre qu’il achetait via des appels d’offres internationaux sur la bourse locale des matières premières et à le vendre au secteur privé dans le but de faire baisser les prix.
Le gouvernement avait déjà mis en place des contrôles pour contrôler les prix du riz non subventionné. Une mesure qui n’avait pas été bien accueillie par les fournisseurs, qui ont réagi en réduisant la production.
Monopole et manque de contrôle
Le coût élevé du sucre survient malgré les statistiques publiées par l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (une agence gouvernementale) en mai dernier. Lesquels indiquaient que l’Egypte avait atteint l’autosuffisance en sucre de 100,1 % au cours de l’année écoulée. Alors que la production totale de sucre du pays a atteint environ 30 millions et 6 mille tonnes en 2022; contre 25 millions et 62 mille tonnes en 2021. Soit une augmentation de 17,3 %.
A cet égard, le ministère de l’Approvisionnement et du Commerce intérieur a blâmé certains citoyens qui ont recours au stockage de sucre en grandes quantités. Tandis que les observateurs, qui se sont entretenus avec les médias régionaux la semaine dernière. Ils estiment que les commerçants monopolistiques sont à l’origine de la crise, en plus de l’absence de contrôle gouvernemental.
Plus tôt, le chef de l’Association des citoyens contre les prix élevés, Mahmoud Al-Asqualani, avait déclaré à Al-Jazeera Net : « Un certain nombre de monopoles sont à l’origine de cette crise ». Tout en soulignant que certains commerçants ont obtenu la production d’un certain nombre d’usines sucrières, en plus d’importer de grandes quantités, dans le but de monopoliser le marché. Ce qui a entraîné de fortes hausses : son prix varie de 20 livres comme « juste prix » à 50 livres.
Au final, M. Al-Asqualani a indiqué qu’il a soumis un rapport officiel à l’Autorité de protection de la concurrence et des pratiques monopolistiques. Et ce, afin d’ouvrir une enquête sur ce qui se passe et traduire en justice les personnes impliquées.