L’utilisation des fonds russes gelés pourrait mettre en péril la réputation de l’euro. C’est ce que déclare le vice-président de la banque.
L’UE ne devrait pas utiliser les avoirs russes gelés pour aider à reconstruire l’Ukraine, a déclaré le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos. Et ce, dans une interview accordée aux médias De Standaard et La Libre Belgique publiée en date du mercredi 29 novembre 2023.
Selon le haut responsable, une telle action pourrait avoir de graves implications pour la monnaie unique européenne.
« Nous devons être prudents car cela pourrait nuire à notre réputation. Nous devons regarder au-delà de ce conflit de manière isolée. Et cela pourrait avoir des implications pour l’euro en tant que monnaie sûre. L’euro est la deuxième monnaie la plus importante au monde et nous devons tenir compte de sa réputation à long terme », a prévenu M. de Guindos.
Il a noté que même si la BCE est « favorable à l’aide et au soutien de l’Ukraine de toutes les manières possibles »; il existe « d’autres moyens de financer la reconstruction de l’Ukraine ». » De Guindos n’a pas précisé davantage.
Il n’a cependant pas rejeté entièrement l’idée d’utiliser les fonds russes gelés. En affirmant que cela « devrait être une décision mondiale, impliquant idéalement tous les membres du G7 ».
A cet égard, notons que l’UE, les Etats-Unis et leurs alliés ont gelé des actifs souverains russes et des biens appartenant à des individus et entités russes. Et ce, dans le cadre d’une campagne de sanctions contre Moscou, en raison de son opération militaire en Ukraine. Ils représentent une valeur estimée à 300 milliards de dollars.
En outre, les Etats occidentaux réfléchissent depuis des mois à la manière dont ces fonds pourraient être confisqués et reversés à Kiev. Et ce, malgré de nombreux avertissements selon lesquels de telles mesures pourraient mettre en péril la crédibilité du système financier occidental et des monnaies occidentales.
La Russie a critiqué à plusieurs reprises le gel de ses avoirs comme étant illégal au regard du droit international, le qualifiant de vol.