Plusieurs ministres des Affaires étrangères présents à la réunion de l’OTAN cette semaine à Bruxelles ont admis que la contre-offensive ukrainienne tant attendue n’avait apporté aucune percée ni aucun progrès. C’est ce que déclare le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto.
Il a précisé que le plan initial était que l’Ukraine batte la Russie sur le champ de bataille. Ce qui aurait eu des conséquences politiques à Moscou.
« Je pense qu’aujourd’hui tout le monde peut voir – même s’il ne l’admet pas – que ce plan a échoué », a déclaré M. Szijjarto aux journalistes. Il s’exprimait ainsi en conférence de presse, lors d’une pause de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, mardi.
« Les objectifs et les espoirs de la contre-offensive ukrainienne ont été anéantis parce qu’il n’y a eu aucun changement majeur sur le champ de bataille, ni aucune percée depuis son début. Cela a été reconnu par de nombreuses personnes ici. Tranquillement, prudemment, mais toujours reconnu », a-t-il admis.
Lors de la réunion, le secrétaire général du bloc, Jens Stoltenberg, a noté que les membres de l’OTAN avaient fourni plus de 100 milliards d’euros (109 milliards de dollars) d’assistance militaire à l’Ukraine depuis le début de son conflit armé avec la Russie, en février 2022.
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De son côté, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou affirmait, plus tôt ce mois-ci, que la fourniture d’armes occidentales avait eu un impact négligeable sur la ligne de front. Tout en faisant remarquer que « malgré la fourniture de nouveaux types d’armes de l’OTAN, le régime de Kiev est en train de perdre. »
D’ailleurs, Moscou insiste sur le fait que la livraison d’armes de fabrication occidentale à Kiev fait que les Etats-Unis et les pays de l’OTAN participent de facto directement au conflit. Menant donc de fait une guerre par procuration contre la Russie.
Lors du Forum sur la sécurité de Xiangshan en Chine en octobre dernier, M. Choïgu avait déjà qualifié le conflit de « guerre hybride » menée contre Moscou, dans le but de sa défaite stratégique. Il ajoutait que « l’Ukraine a été cyniquement choisie comme bélier et assignée au rôle de simple matériel consommable ».