Les députés ont souligné, lors de la séance plénière tenue vendredi matin au siège du Parlement pour l’examen du budget du ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées au titre de l’année 2024, le faible budget alloué au département par rapport aux missions et dossiers qui lui sont confiés, dénonçant les accidents répétés de transport des ouvrières agricoles en milieu rural et l’absence de solution radicale pour les réduire.
La souffrance des femmes travaillant dans le secteur agricole dans les zones rurales, les faibles rémunérations, la discrimination salariale fondée sur le genre, les difficultés de transport et les risques auxquels elles sont confrontées dans des moyens de transport périlleux, ont dominé la majeure partie des débats. Les interventions des députés ont également porté sur la nécessité de prévoir des mécanismes pour former les femmes entrepreneures et promouvoir leurs produits.
L’effritement du modèle familial tunisien sur le banc des accusés
Certains députés ont évoqué l’effritement du modèle familial tunisien et les taux élevés de divorce, critiquant l’absence de programmes de réforme, d’encadrement et d’ancrage des valeurs familiales, malgré tous les efforts déployés par le ministère dans le domaine de l’accompagnement des familles. Plusieurs députés ont aussi évoqué le phénomène de la violence à l’égard des femmes et les féminicides commis en Tunisie ces dernières années, critiquant la non-application de la loi n° 58 de 2017 relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et l’ignorance de son existence par les victimes de ces violences malgré son contenu révolutionnaire.
Ils ont appelé à allouer une partie du budget pour la création d’espaces dans les tribunaux pour l’examen urgent des cas de violence faite aux femmes, critiquant à cet égard la lenteur des procédures judiciaires et l’absence de centres d’accueil des femmes victimes de violence sur tout le territoire de la République. Un certain nombre de députés ont appelé à consolider les plans de communication du ministère et à effectuer des visites sur le terrain dans les zones populaires pour faire connaître la loi n° 58 de 2017.
Dans le secteur de l’enfance, un certain nombre de députés ont appelé à prendre en considération les spécificités des zones rurales dans la création d’écoles maternelles, à réduire le phénomène des jardins d’enfants anarchiques et à renforcer le rôle des établissements publics.
De la nécessité de soutenir les enfants
Des députés ont également proposé d’élargir la carte des centres d’informatique destinés à l’enfant, tandis que d’autres ont appelé à un plus grand encadrement des enfants autistes, en particulier dans les zones rurales, et de renforcer l’encadrement des patients autistes à l’âge adulte, en appelant, dans un autre contexte, à la création de centres publics de soins et d’accompagnement des addictions des enfants. Un certain nombre de députés ont évoqué les phénomènes de mendicité et de trafic d’enfants, appelant à trouver les solutions adéquates pour réduire ces phénomènes.
Certains députés ont suggéré de mener une action conjointe entre le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées et celui de l’Education pour réduire le phénomène de la violence physique et morale chez les jeunes. En ce qui concerne les personnes âgées, les députés ont appelé à soutenir l’interaction entre les jeunes et les personnes âgées et à tirer profit de leurs expériences dans les domaines éducatif et professionnel, soulignant la nécessité d’accompagner davantage cette frange sociale, en mettant en place des programmes spécialisés, et d’adopter des partenariats entre les secteurs public et privé.
Avec TAP