L’intelligence artificielle (IA) pourrait changer nos vies mais risque aussi de saper la bonne tenue des élections, le respect des droits humains et la stabilité tout entière de nos sociétés. Ainsi prévient le chef des droits de l’Homme des Nations unies, Volker Türk, ce jeudi 30 novembre à Genève.
M. Türk, qui s’exprimait à l’occasion d’un sommet sur l’IA et les droits humains, a estimé crucial de garantir que ces droits soient rapidement inscrits « au cœur de tout le cycle de vie des technologies d’IA ». Avec un effort concerté des gouvernements et des entreprises pour établir des « cadres efficaces de gestion des risques » et « des garde-fous qui fonctionnent ».
De plus en plus alarmé par la capacité des technologies numériques à remodeler les sociétés et à influencer la politique mondiale, M. Türk a en effet évoqué les échéances électorales à venir, avec 4 milliards d’habitants chargés d’élire leurs dirigeants l’an prochain dans quelque 70 pays.
Chacune de ces échéances électorales pourrait être biaisée par « les contrefaçons numériques » – de fausses images créées de toutes pièces pour décrédibiliser ou compromettre un adversaire – et des « campagnes de désinformation ».
L’impact de l’IA sera mondial
Appelant à être implacable contre ce fléau, M. Türk a aussi réclamé une évaluation complète des nombreux domaines dans lesquels l’IA pourrait changer la donne. « Y compris les menaces qu’elle fait planer sur le respect des minorités, la participation politique, l’accès aux services publics et les libertés civiles ».
Aux entreprises en pointe dans le domaine, le chef des droits de l’Homme leur a notamment lancé un appel solennel. Et ce, afin qu’elles s’assurent que « leurs algorithmes, leurs processus opérationnels et leurs modèles commerciaux garantissent le respect des droits humains ».
Appelant à la création d’un organe international chargé de la gouvernance de l’IA, le haut responsable a constaté que les initiatives fleurissaient par le monde mais qu’elles manquaient de coordination et ne mettaient pas assez l’accent sur le respect des droits humains. Il craint des définitions divergentes de l’éthique et de la notion de « risque acceptable » vis-à-vis de l’intelligence artificielle.
« L’IA générative n’est pas un phénomène local ou national. Son impact sera mondial – et cela appelle une approche mondiale », a-t-il formulé.
D’après l’ONU