Un nombre de spécialistes dans le domaine des droits des femmes ont souligné, mercredi 6 décembre, que « de nombreuses législations et lois relatives aux droits des femmes porteuses d’handicap doivent être révisées, et beaucoup d’entre elles ne sont même pas appliquées ».
Lors de leur participation à un colloque organisé par l’Observatoire National de Lutte contre les Violences faites aux Femmes en coopération avec l’UNFPA Tunisie (Fonds des Nations Unies pour la Population) ayant pour thème « La réalité et les défis de la lutte contre les violences faites aux femmes en situation de handicap », ils ont estimé que les droits des femmes porteuses d’handicap sont encore insuffisantes et que le travail participatif doit être renforcé entre les différentes structures intervenant pour accompagner cette catégorie sociale.
La conseillère aux affaires publiques au ministère de la Justice, Najla Gara, a souligné l’absence de cadre juridique précis relatif aux femmes handicapées, indiquant qu’il s’agit essentiellement de dispositions juridiques dispersées entre différentes lois, se référant notamment à la loi fondamentale n° 58 du 2017 et Loi fondamentale n° 61 de 2016.
« Il existe un certain nombre de dispositions et de lois qui n’ont pas été mises en œuvre, comme l’arrêté présidentiel n° 3080 de 2010 concernant la création de conseils consultatifs supérieurs, y compris le Conseil suprême pour le développement social et la prise en charge des personnes handicapées. » a-t-elle dit précisant qu’une stratégie nationale a été préparée sur les droits des personnes handicapées, mais qu’elle n’a pas encore été adoptée.
Pour sa part, le directeur au ministère des Affaires sociales, Thamer Toukabri, a déclaré que le ministère se penche actuellement sur la révision de la législation et des programmes liés aux personnes porteuses d’handicap en vue de renforcer davantage les droits des femmes en situation de handicap, dont en particulier celles qui souffrent d’une double vulnérabilité en raison de leur exposition à la violence et à la pauvreté.
Il a souligné que le manque de réseautage entre les ministères et les structures impliqués dans la promotion des catégories en situation de handicap et le manque de statistiques actualisées et précises les concernant restent parmi les obstacles les plus importants entravant la promotion des droits de cette frange sociale.
Avec TAP