Les propositions de Washington pourraient susciter des critiques de la part d’Israël, rapporte le média Politico.
Les responsables américains ont discuté de la manière de confier le contrôle de Gaza à l’Autorité palestinienne (AP), une fois la guerre entre Israël et le Hamas terminée, a rapporté, mercredi 6 décembre, Politico. Le plan préliminaire est qu’une Autorité palestinienne remaniée intervienne une fois qu’une force internationale aura stabilisé la région, a déclaré une source officielle au média.
L’Autorité palestinienne est actuellement au pouvoir en Cisjordanie et contrôlait auparavant Gaza avant d’être chassée par le Hamas lors des élections législatives de 2006. Les tensions politiques entre les deux groupes sont devenues violentes l’année suivante et les efforts de réconciliation n’ont pas réussi à rapprocher Gaza et la Cisjordanie sous un régime politique palestinien unique.
Washington considérerait l’AP inapte, sous sa forme actuelle, à gouverner Gaza en raison de la corruption et de l’inefficacité. « En fin de compte, nous voulons avoir une structure de sécurité palestinienne dans la bande de Gaza post-conflit », a déclaré à Politico un haut responsable de l’administration du président Joe Biden.
Le Premier ministre de l’AP, Mohammed Chtayyeh, a prévenu que le peuple palestinien n’accepterait pas le retour de son parti à Gaza sans un accord de paix définitif. Dans une interview accordée au Guardian en octobre, il a affirmé que tenter de prendre le contrôle de l’enclave équivaudrait à « l’arrivée de l’Autorité palestinienne à bord d’un F-16 ou d’un char israélien ».
Toute stratégie présentée par les États-Unis se heurteraient également à de nombreux obstacles, notamment le scepticisme israélien, a rapporté Politico.
De son côté, le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu s’est engagé à résister à la création d’un Etat palestinien, affirmant que cela constituerait une menace pour la sécurité de son pays. « Au Moyen-Orient, tout territoire que vous quitterez sera utilisé par un Etat islamiste armé contre nous », a déclaré le dirigeant israélien, dans une interview le mois dernier.
Le ministre israélien du Patrimoine, Amichai Eliyahu, a même suggéré dans une interview à la radio en novembre que larguer une bombe atomique sur Gaza était « une possibilité », avant d’être suspendu pour ses commentaires.
Par ailleurs, le ministre des Finances de l’Etat hébreu, Bezalel Smotrich, a également déclaré le mois dernier qu’il accueillerait favorablement le départ des Arabes de l’enclave. Tout en affirmant que « l’Etat d’Israël ne pourra plus accepter l’existence d’une entité indépendante à Gaza ».