La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) organise à Genève la « Semaine du commerce électronique » 2023. Et ce, en présence de 3 000 parties prenantes de 130 pays qui vont débattre du thème “Façonner l’avenir de l’économie numérique“.
Selon le site un.org, il s’agit « d’examiner comment les opportunités numériques peuvent participer au développement et comment combler les fossés existants pour un avenir durable ».
En d’autres termes, « les discussions tourneront notamment autour de la gouvernance des plateformes, l’impact de l’intelligence artificielle sur le développement, des pratiques numériques respectueuses de l’environnement, de l’autonomisation des femmes grâce à l’entrepreneuriat numérique et de l’accélération de la préparation au numérique dans les pays en développement ».
Construire un avenir numérique mondial
Dans son allocution à l’ouverture des travaux de la eWeek, la secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan, a déclaré : « Nous sommes à la croisée des chemins, où nous pouvons utiliser la révolution numérique pour relever les défis du développement. L’économie numérique joue un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs de développement durable à tous les niveaux. Grâce à des discussions inclusives et multipartites, nous pouvons ensemble construire un avenir numérique mondial qui fonctionne pour tous ».
Elle ajoute : « Qu’il s’agisse de solutions sans papier qui peuvent réduire notre empreinte carbone ou de plateformes éducatives numériques qui ouvrent de nouveaux mondes d’apprentissage, les possibilités sont infinies. »
Et Rebeca Grynspan a tenu à insister sur « … un avenir numérique mondial qui fonctionne pour tous ». Parce qu’il y a beaucoup de perdants de cette nouvelle économie numérique.
Pourtant, « la CNUCED estime que l’économie numérique offre aux pays un vaste potentiel pour stimuler la croissance économique, favoriser l’innovation et réduire les obstacles géographiques et physiques à un développement inclusif ».
Seulement voilà, il faudrait, pour y parvenir, « … redoubler d’efforts aux niveaux national et mondial, afin de combler les fossés existants en matière de préparation au numérique », appelle la secrétaire générale de la CNUCED. Car, « les pays en développement (PED) qui ne disposent pas des infrastructures et des capacités nécessaires pour tirer pleinement parti de la numérisation risquent de prendre encore plus de retard ».
Quid de la répartition des recettes du numérique?
Elle prévient d’ailleurs : « Les pays en première ligne du développement sont laissés pour compte et doivent courir de plus en plus vite pour rattraper leur retard. Le temps ne joue pas en leur faveur. »
L’intelligence artificielle sera tout particulièrement au cœur des débats cette semaine. Les intervenants débattront des opportunités et des risques des nouvelles technologies, en particulier pour les pays en développement.
En tout cas, la CNUCED estime que les flux massifs de données provenant de l’économie numérique appellent des réponses de gouvernance mondiale à la concentration du marché et à la répartition inégale des bénéfices.
Ainsi, « les plus grandes plateformes numériques du monde contrôlent la plupart des étapes de la chaîne de valeur des données, depuis la collecte et la transmission des données jusqu’à leur stockage et leur analyse. Plus de 70 % des recettes publicitaires numériques mondiales vont à cinq plateformes numériques », assure la CNUCED.
Nizar Ben Neji parmi les intervenants de taille à la eWeek
Pour aider à relever ces défis, la eWeek examinera, pendant cette “Semaine du commerce numérique“, « le droit et la réglementation de la concurrence pour les marchés numériques et identifiera les options politiques permettant aux pays en développement de libérer leur potentiel d’innovation tout en uniformisant les règles du jeu ».
Pour ce faire, la eWeek comptera sur la participation d’intervenants de haut niveau tels que : Amandeep Singh Gill (l’Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour les technologies); Deemah AlYahya (secrétaire général de l’Organisation de coopération numérique); Nizar Ben Neji (ministre tunisien des Technologies de la communication); Henry Puna (secrétaire général du Forum des îles du Pacifique); ainsi que des cadres supérieurs de la communauté mondiale de l’investissement et des technologies de l’information.