1,3 million. C’est notre chiffre du jour. Et c’est le nombre de personnes -dont la plupart sont des femmes- actives dans le secteur de l’informel en Tunisie, selon le directeur général de l’Observatoire national de l’emploi et des qualifications (ONEQ), Fakher Zïibi.
S’exprimant en marge de l’ouverture de la 37ème édition des Journées de l’entreprise (JES 2023), qui se tient à Sousse les 7, 8 et 9 décembre, Zïibi estime toutefois que ce nombre (1,3 million de travailleurs informels) est tout à fait acceptable si l’on prend en considération le reste des pays africains.
Dans le même ordre d’idées, il a indiqué que l’Observatoire a récemment conduit une étude sur le travail informel ayant concerné un échantillon de 12 000 personnes, en collaboration avec l’Institut national de la statistique (INS), l’Organisation internationale du travail (OIT) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
L’enquête a conclu que le travail non réglementé touche tous les segments de la population de la même façon, la plupart d’entre eux sont des jeunes, des personnes peu instruites, ainsi que des diplômés de l’enseignement supérieur. Ce travail concerne notamment les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, des services et du commerce.
Les travailleurs informels, selon la même source, souffrent des difficultés au niveau de l’accès aux sources de financement, en plus de l’absence de programme de soutien, de suivi, de sensibilisation, de formation et d’accompagnement. Les jeunes utilisant les technologies de la communication dans le secteur informel expriment la volonté d’intégrer le secteur formel.
Mais ce qui est inquiétant, c’est que nombre de ces travailleurs de l’informel ne souhaitent pas s’engager dans le secteur organisé de peur de perdre leur emploi. Pour atténuer le problème, Fakher Ziibi et son observatoire estiment impératif de fournir le soutien à cette catégorie de personnes en apportant l’appui nécessaire au développement de leurs unités de production et de leurs activités et en les motivant à s’engager dans la politique du travail organisé.
Ici on aura compris qu’il ne faut pas confondre « travail informel » et « travail de contrebande ».