Le Maroc et les pays d’Afrique de l’Ouest comptent sur le projet gazier maroco-nigérian pour développer leurs économies en déclin et sécuriser leurs besoins en carburant pour faire fonctionner centrales électriques et usines.
Alors que le Maroc avance dans la mise en œuvre du projet et prend des mesures sérieuses pour accélérer les travaux, plusieurs défis et obstacles peuvent constituer une menace qui pourrait empêcher la mise en œuvre de ce gazoduc.
L’expert des industries gazières à l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), Wael Hamid Abdel Moati, s’est joint à un certain nombre d’experts et d’analystes qui voient des difficultés dans la mise en œuvre dudit projet.
L’expert de l’OPAEP affirme dans un tweet via son compte officiel sur la plateforme X (anciennement Twitter) que le projet gazier maroco-nigérian ne verra pas le jour, et que ses obstacles sont plus grands que sa faisabilité.
Défis du projet
Wael Abdel Moati énumère 6 défis qui pourraient entraver la mise en œuvre du projet gazier maroco-nigérian, à savoir :
- Financement : qui parmi les institutions financières internationales financera un mégaprojet de cette envergure ?
- Contrats d’achat de gaz : qui achètera le gaz au cours des 20 prochaines années ? Le projet à lui seul a besoin d’au moins 5 à 10 ans pour être mis en œuvre en premier.
- Difficulté du tracé de la ligne : la ligne traverse plusieurs pays (13 pays, dont le Maroc et le Nigeria), où il est techniquement difficile de mettre en œuvre des plans sécuritaires pour la protéger.
- Compétitivité du GNL : la tendance mondiale vers les projets de gaz liquéfié, où l’Amérique est à l’avant-garde, réduit les opportunités pour tout le monde.
- Difficulté à trouver des partenaires internationaux : les entreprises internationales concentrent leurs efforts sur de nouveaux projets énergétiques et de gaz liquéfié, et s’éloignent des pipelines.
- Ressources gazières : le Nigeria souffre d’une forte baisse de sa production.
L’expert de l’OPAEP a souligné que l’idée du projet gazier maroco-nigérian est sur la table, et se répète de temps en temps, mais que la mise en œuvre est une autre affaire.