La Zone euro, composée de 20 pays, sombrera dans sa première récession au cours des derniers mois de l’année; et ce, depuis la pandémie. Après qu’elle a enregistré deux trimestres consécutifs de croissance économique négative. C’est ce que révèle un sondage Bloomberg auprès d’analystes, publié lundi 11 décembre.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Zone euro a diminué de 0,1 % entre septembre et décembre, par rapport à la précédente prévision d’une performance stable. Les économistes s’attendant à une reprise modérée l’année prochaine.
« Nous doutons que nous soyons au début d’une reprise », a déclaré Joerg Angele, économiste à la Bantleon Bank. « Les vents contraires restent forts, notamment ceux liés à la hausse massive des taux d’intérêt. »
Dans son rapport de la semaine dernière, l’agence statistique Eurostat attribuait ce ralentissement au déclin de la production industrielle dans la Zone euro, indiquant la faiblesse persistante de la région.
L’Allemagne, premier coupable de la récession européenne
Ainsi, la récession est largement attribuée au ralentissement de l’Allemagne. Alors que la plus grande économie de l’UE continue de se débattre dans une combinaison de faible demande extérieure, de crise budgétaire, de taux d’intérêt élevés et des retombées prolongées de la crise énergétique de l’année dernière.
L’Allemagne devrait donc connaître un ralentissement de 0,2 % au quatrième trimestre. Soit plus que la baisse de 0,1 % initialement prévue.
Dans ce contexte, l’enquête de Bloomberg fait suite à une révision à la baisse de la croissance dans les 20 pays qui utilisent l’euro comme monnaie, pour le dernier trimestre 2023.
Par ailleurs, les résultats du sondage contrastent avec les prévisions de novembre de la Commission européenne. Lesquelles prévoyaient que la Zone euro renouerait avec la croissance dans les derniers mois de l’année, portée par un recul de l’inflation et un marché de l’emploi solide.
Au final, les économistes s’attendent à ce que l’inflation dans la Zone euro ralentisse quelque peu seulement jusqu’en septembre 2024 et reste élevée bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne.