La Réserve fédérale a maintenu son taux d’intérêt directeur inchangé, mercredi 13 décembre 2023, pour la troisième fois consécutive. Signe qu’elle a probablement fini de relever les taux. Et ce, après avoir imposé la série d’augmentations la plus rapide en quatre décennies, pour lutter contre une inflation douloureusement élevée.
Les décideurs de la FED (Banque centrale américaine) ont également indiqué qu’ils prévoyaient de réduire de trois quarts de point leur taux d’intérêt de référence l’année prochaine. Les réductions de taux envisagées– qui ne commenceraient probablement pas avant le second semestre 2024- suggèrent que les responsables pensent que des taux d’emprunt élevés seront encore nécessaires pendant une grande partie de l’année prochaine pour ralentir davantage les dépenses et l’inflation.
Dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi 13 décembre, après la réunion de son comité politique composé de 19 membres, la FED a déclaré que « l’inflation s’est atténuée au cours de l’année écoulée, mais reste élevée ». C’était la première fois depuis le premier pic d’inflation en 2021 que la FED reconnaissait officiellement des progrès dans sa lutte contre l’accélération des prix. Elle a également laissé entendre que ses efforts de réduction des taux pourraient être terminés. Tout en affirmant qu’elle réfléchissait à la question de savoir si des hausses « supplémentaires » étaient nécessaires.
Le même jour, l’économiste en chef de la Banque mondiale, Indermit Gill, estimait que l’expérience passée montrait que les taux d’intérêt pourraient cesser de monter; mais qu’il est peu probable qu’ils baissent « bientôt ». Ce qui pourrait avoir de graves conséquences négatives pour les pays en développement.
M. Gill poursuivait que les coûts élevés du service de la dette, le lourd fardeau de la dette et le ralentissement de la croissance dans de nombreux pays soulevaient des inquiétudes quant à une nouvelle crise de la dette; ainsi qu’au risque de contagion en cas de défaut de paiement des pays. Cependant, il précisait qu’il ne considérait pas le risque comme « imminent ».
Au final, il ajoutait à l’intention des journalistes que l’évolution de l’inflation semblait prometteuse dans les économies avancées. Mais que les chocs d’offre- en particulier sur les marchés des matières premières- pourraient faire remonter rapidement l’inflation. Ce qui exercerait une pression sur les banques centrales pour qu’elles maintiennent des taux d’intérêt élevés.