En dépit de ses conséquences parfois néfastes, la dette est aussi souvent considérée comme un mal nécessaire. Mais est-ce que les Etats africains en font un instrument de développement économique et social? On peut en douter, pour certains d’entre eux en tout cas. Et notamment concernant l’endettement auprès du FMI.
Ces dernières années, le monde assiste à une « hémorragie » en matière d’endettement, entraînant ainsi des séries de chocs, nécessitant des soutiens souvent conséquents. Les Etats africains n’échappent pas à cette tendance et certains sont « de plus en plus accros aux dettes contractées auprès d’institutions de développement, à l’instar du Fonds monétaire international (FMI) », comme nous le rappelle le site Afrique Le360.
En effet, « l’économie mondiale a beau tenter de s’affranchir de la dépendance à l’endettement, mais l’addiction à cette drogue aux effets néfastes demeure toujours forte », écrit notre source. Ainsi, la dette publique mondiale s’est élevée à 92 000 milliards de dollars en 2022 selon l’Organisation des Nations unies (ONU). Cette dernière s’inquiète du reste d’«un fardeau de plus en plus lourd pour la prospérité mondiale », dont la Chine serait en grande partie responsable.
« C’est d’autant plus inquiétant que la dynamique de l’inflation et les soutiens étatiques mis en place pour atténuer la série de chocs ont sensiblement poli le circuit de la dépendance à cette substance. Poussant donc les pays à emprunter parfois, voire souvent, au-delà de leur capité de remboursement en période de post-Covid-19 », analyse afrique.le360.ma.
Dans ce cadre, voici les cinq pays africains les moins dépendants du FMI (au 8 décembre 2023) :
- Sao Tome & Principe (24 816 432 dollars);
- Djibouti (31 800 000 dollars);
- Lesotho (31 995 000 dollars);
- Guinée-Bissau (41 073 400 dollars);
- Cap Vert (50 720 000 dollars).
Source : FMI
En revanche, les cinq Etats suivants sont les plus endettés auprès de l’institution de Bretton Woods. Ils en sont donc dépendants et sont souvent qualifiés de « peu soucieux du niveau leurs dettes ».
- Kenya (2 580 982 100 dollars);
- Côte d’Ivoire (2 117 559 620 dollars);
- Afrique du Sud (2 669 800 000 dollars);
- Angola (3 153 816 667 de dollars);
- Egypte (11 968 321 674 dollars).
Source : FMI
Deux remarques méritent d’être faites. La première est que si certains Etats se retrouvent parmi les moins endettés, c’est parce qu’ils ne remplissent pas les conditions d’emprunt auprès du FMI. A l’inverse, ceux qui s’endettent beaucoup ont le plus souvent des facilités d’emprunt.
Quant à la seconde remarque, elle concerne la Tunisie qui, comme on l’aura constaté, ne figure pas parmi les Etats africains les plus endettés auprès du FMI.