Le président de la République, Kaïs Saïed, est revenu, vendredi 15 décembre 2023, sur la révision de la loi sur la conciliation pénale lors de sa réunion avec le chef du gouvernement Ahmed Hachani, la ministre de la Justice Leila Jaffel et la ministre des Finances Sihem Nemsia au palais de Carthage.
Kaïs Saïed a déclaré que « ceux qui sont concernés par la conciliation pénale doivent rembourser l’argent du peuple tunisien et quitter la prison par la suite, ajoutant : « Qu’ils paient l’argent du peuple et sortent de prison… Le détournement de fonds se produit quotidiennement, et ces prétendus patriotes détournent l’argent du peuple ». « Nous continuerons avec la même détermination pour purifier le pays et juger les corrompus », lance Kaïs Saïed. Le président de la République a souligné l’importance du développement des législations, affirmant qu’il assumera ses responsabilités malgré les manœuvres et les complots.
Le chef de l’État a considéré, dans ce contexte, que beaucoup invoquent l’article 96 du Code pénal pour qu’ils n’assument pas leurs responsabilités, déclarant : « Le devoir et l’engagement que j’ai pris avec Dieu, avec moi-même et avec le peuple tunisien exigent que nous menions une guerre impitoyable contre les corrompus qui continuent jusqu’à aujourd’hui à se cacher derrière certaines personnes. Je connais bien les lobbys qui agissent à travers divers médias et associations ».
Le fardeau est lourd
Il a ajouté : « Je reçois quotidiennement des dizaines de dossiers liés à la corruption, des plaintes dans les domaines des médicaments, des transports, des biens de l’État, des transactions suspectes, et autres. Ces dossiers n’auraient pas atteint la présidence si les responsables au niveau central, régional et local assumaient leurs responsabilités. Il y a un manque de sentiment du devoir et du moment historique que nous vivons aujourd’hui ».
Le président a également estimé que « le fardeau est lourd, mais il assumera toutes ces charges, car c’est l’engagement qu’il a pris », ajoutant : « La responsabilité est grave, et je la prendrai en charge malgré les manœuvres et les complots qu’ils préparent. Il est nécessaire de développer les lois qui ont été conçues pour servir les lobbys ». Le président de la République, Kaïs Saïed, a de nouveau critiqué la « durée excessive des procédures judiciaires dans les tribunaux tunisiens ».
Les procédures judiciaires pointées du doigt
Le chef de l’État a critiqué la durée des auditions liées aux affaires portées devant les tribunaux, pouvant aller jusqu’à 14 mois, en déclarant : « 14 mois d’auditions… Comment est-ce possible ? Il y a des documents qui n’ont pas besoin d’auditions, des preuves et des éléments prouvant le crime, et le tribunal doit se contenter de cela… C’est une sorte de déni de justice. Une affaire dure depuis 10 ans et ils continuent d’auditionner… Qu’est-ce qui se passe pendant ces audiences ? ».
Il a ajouté : « En réalité, ces auditions ont pour objectif de ne pas renvoyer l’affaire devant le tribunal… Et en cas de renvoi, bien sûr, il y aura des reports successifs, la vérité restera inconnue, et parfois certaines preuves seront détruites… Tout responsable impliqué dans la corruption et refusant d’assumer ses responsabilités devrait quitter ses fonctions dès maintenant, avant que la décision de le destituer de ses responsabilités ne soit prise ».