Les pays les plus pauvres du monde sont confrontés à une crise majeure de la dette. Car ils doivent des milliards de dollars en raison de taux d’intérêt élevés et de restructurations injustes. Une crise qui rend difficile pour ces pays de parvenir à un développement durable et de faire face aux défis économiques et sociaux.
Un rapport qui vient d’être publié sur le site web américain Bloomberg, rédigé par les écrivains E. Fizer et Y. Ibukun, indique qu’une crise de la dette a commencé à se développer dans tous les pays du monde en développement. Ainsi, en 2024, ces pays devront rembourser environ 200 milliards de dollars d’obligations et d’autres prêts.
Le rapport a indiqué que les obligations émises par la Bolivie, l’Ethiopie, la Tunisie et des dizaines d’autres pays sont soit déjà en défaut, soit se négocient à des niveaux qui indiquent que les investisseurs se préparent à un défaut de paiement.
A cet égard, les auteurs décrivent la situation comme particulièrement dangereuse. Car ces pays disposent de petits marchés locaux et doivent recourir à des prêteurs mondiaux pour obtenir les fonds nécessaires à consacrer aux hôpitaux, aux routes, aux écoles et à d’autres services vitaux.
Alors que la Réserve fédérale s’engage à maintenir les taux d’intérêt américains à un niveau élevé plus longtemps; le marché de la dette de ces pays, autrefois actif, se tarit. Les privant donc de nouveaux emprunts et augmentant les nombreux risques associés aux taux d’intérêt en 2024, selon la même source.
Dans ce contexte, les auteurs citent la directrice exécutive de l’Institut de finance internationale, Sonia Gibbs, qui a déclaré : « Les taux mondiaux sont beaucoup plus élevés. Et l’incitation à investir sur ces marchés est un défi quand on peut obtenir 4 ou 5 % des bons du Trésor américain. »
En outre, les auteurs ajoutent qu’une série de chocs mondiaux a déclenché la crise de la dette. Laquelle a commencé avec la propagation de la pandémie de Covid-19, lorsque les pays riches ont imprimé de l’argent pour distribuer des chèques de relance. Tandis que les pays pauvres ont été contraints d’emprunter pour maintenir la continuité de leurs économies.
Au final, les auteurs affirment que les dettes des 42 pays– que l’Institut de finance internationale classe comme marchés frontaliers- s’élevaient à 3 500 milliards de dollars en 2023. Ce qui constitue un chiffre record et représente environ le double de ce qu’il était il y a dix ans.