Au moins huit navires ont été attaqués ces dernières semaines dans la principale voie navigable reliant l’Océan Indien et la Méditerranée à travers la Mer Rouge.
Deux majors mondiaux du transport maritime, le danois Maersk et l’allemand Hapag-Lloyd, ont interrompu samedi 16 décembre le passage de leurs navires dans la Mer Rouge. Ils invoquent des risques pour la sécurité.
Dans leurs déclarations, les deux sociétés ont expliqué que cette mesure faisait suite à une série d’attaques menées par les rebelles Houthis basés au Yémen contre des navires traversant la région.
« Nous sommes profondément préoccupés par la situation sécuritaire très dégradée dans le sud de la Mer Rouge et dans le Golfe d’Aden. Les récentes attaques contre des navires commerciaux dans la région sont alarmantes et constituent une menace importante pour la sûreté et la sécurité des gens de mer ». C’est ce que déclarait Maersk, dans un communiqué faisant référence à un incident impliquant son navire Maersk Gibraltar jeudi dernier et une autre attaque contre un porte-conteneurs vendredi. La compagnie a ordonné à tous ses navires dans la zone à destination de l’entrée sud de la Mer Rouge, le détroit de Bab el-Mandeb, de suspendre leur passage jusqu’à nouvel ordre.
De même, Hapag-Lloyd, dont le navire Al Jasrah a également été attaqué vendredi, a déclaré dans un communiqué à CNBC qu’il suspendait tout trafic de porte-conteneurs traversant la Mer Rouge jusqu’à aujourd’hui et qu’il déciderait ensuite pour la période suivante.
« C’est très inquiétant car les navires qui se dirigent vers Suez doivent passer par le détroit. Nous arrêtons certains navires, mais il n’y a pas encore de règle générale, même si cela pourrait changer ». Ainsi confirme le porte-parole de la compagnie, Nils Haupt, cité par le Wall Street Journal.
Enfin, notons que le détroit de Bab el-Mandeb relie la Mer Rouge au Golfe d’Aden puis à l’Océan Indien d’un côté et à la mer Méditerranée via le Canal de Suez de l’autre. La voie navigable est une route clé reliant l’Asie et l’Europe et facilite environ 12 % du commerce mondial, dont 30 % de toutes les expéditions mondiales de conteneurs.