La pénurie de sucre, pour une bonne partie des Tunisiens, est un problème majeur. Malheureusement, l’absence d’un réseau de distribution ou de production risque d’aggraver encore la situation. D’où la nécessité d’entreprendre des mesures urgentes pour sauver la Société tunisienne du sucre (STS).
L’Observatoire de contrôle revient sur une étude approfondie du système sucrier en Tunisie. Il estime qu’en l’absence d’un diagnostic précis, il est impossible de parler de mesures urgentes de sauvetage. Cela est dû à l’absence de rapports financiers fiables et d’états d’activité. Les derniers rapports approuvés datant de 2019, lors d’une réunion du conseil d’administration de la Société tunisienne de sucre en juin 2023.
En effet, aucun auditeur n’a été nommé jusqu’à cette date pour les années 2020, 2021 et 2022. Ce qui reflète la mauvaise gouvernance de l’entreprise, parmi d’autres indicateurs.
Par ailleurs, les années précédentes ont vu la détérioration de la situation de l’entreprise, atteignant des pertes cumulées de 46,5 millions de dinars à la fin de l’année 2019. Ce qui a rendu les fonds propres et la situation comptable nette négatifs à hauteur de 21,5 millions de dinars. Confirmant ainsi que l’entreprise est en situation de faillite.
Malgré les investissements de la STS dans la construction d’une unité d’emballage de sucre financée par des prêts bancaires et des institutions de leasing, les résultats ont été négatifs depuis le début de son exploitation en juillet 2017, aggravant les pertes pour plusieurs raisons internes et externes.
L’Observatoire de contrôle affirme qu’il est impossible de réformer la Société tunisienne du sucre dans le contexte actuel du contrôle du système sucrier et des méthodes actuelles de gestion de l’entreprise. Si par des « mesures urgentes » on entend assainir la situation financière de l’entreprise en faisant supporter ses dettes par l’Etat; il n’en demeure pas moins que cela équivaut à blanchir l’échec.
Au final, notons que cette crise du sucre survient à peu près à la même période que celle ayant eu lieu l’année dernière. Cela dit, si on n’arrive pas à résoudre ces problèmes, à savoir l’absence d’un réseau de distribution ou de production, la situation risque de s’aggraver.