Une commission parlementaire a questionné, lundi 18 décembre 2023, le ministre algérien de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, sur les problèmes de pénurie de médicaments dans les hôpitaux, en particulier ceux liés au traitement des maladies chroniques et la rareté des autres types de médicaments en pharmacie.
La commission de la santé et des affaires sociales du Parlement a tenu une séance spéciale pour discuter de la crise des médicaments. Ainsi, les représentants ont demandé au ministre Aoun de fournir des éclaircissements sur les justifications de la pénurie de certains médicaments destinés aux maladies oncologiques, notamment dans les régions du sud de l’Algérie.
A cet égard, il a évoqué également le problème du retard dans l’octroi des licences d’importation de médicaments, en plus des mesures prises pour lutter contre les monopoles et les ventes conditionnées adoptées par certains laboratoires, le contrôle de la qualité et de l’efficacité des médicaments fabriqués localement, et le problème de la fermeture et de l’arrêt des usines pharmaceutiques dans certains gouvernorats.
Production de médicaments contre le diabète
En réponse aux questions des parlementaires sur le problème de la pénurie d’insuline, le ministre a indiqué que l’Algérie a effectivement commencé à produire de l’insuline localement. En expliquant que « la production proprement dite des stylos à insuline a été réalisée par un complexe national doté d’un modèle à cames pour l’un des types d’insuline, dont l’importation a coûté environ 100 millions d’euros. Sachant que la société gouvernementale Sidal a commencé à produire de l’insuline sous forme de flacons; en plus d’accorder une licence à un complexe multinational pour fabriquer des stylos à insuline. Ce qui permettra de réduire la facture : les importations s’élèvent à environ 44 millions d’euros et 17 millions d’euros pour l’indemnisation des patients ».
Concernant la pénurie enregistrée sur le marché local en matière d’anesthésiques dentaires, Ali Aoun a adressé des accusations directes contre un laboratoire étranger (français en l’occurrence), qui détenait le monopole de la fourniture de l’anesthésique et tentait de faire chanter le marché algérien en imposant un nouveau prix en l’augmentant de cinq à 15 euros. Il a indiqué que le gouvernement a refusé cela et a créé d’autres alternatives qui ont permis de fournir des quantités suffisantes. Puisque cinq millions de doses d’anesthésique ont été fournies au cours des trois derniers mois.
La production locale de médicaments couvre 70 % des besoins
Ali Aoun a rassuré lors du questionnement des députés que des progrès avaient été réalisés dans la maîtrise des besoins du marché en médicaments, grâce au développement de la production locale. Tout en précisant que les données sur le marché et la disponibilité des médicaments en Algérie révèlent que la production locale couvre jusqu’à 70 % des besoins internes, à mesure qu’elle a augmenté.
Le nombre de médicaments inclus dans les chaînes de production locales est de 3 327 médicaments, sur 4 544 médicaments enregistrés au Code pharmaceutique national, où 300 médicaments ont été enregistrés et sont désormais produits localement par rapport à 2022. Alors que le nombre d’institutions de l’industrie pharmaceutique atteint 203, dont 189 sites de production et 14 sites de production par manutention.
Le ministre estime que le développement du tissu industriel pharmaceutique local, surtout depuis la crise de la Covid-19, a incité le gouvernement à se concentrer sur le développement de la production de médicaments, en particulier ceux qui sont fournis de l’étranger, et à relancer l’industrie des matières premières de manière à ce que soit garantie la souveraineté pharmaceutique et sanitaire.