Dans les pays arabes, les militants lancent des sites Web pour s’enquérir des produits boycottés, expliquer leurs raisons, sensibiliser les consommateurs et faire face aux contre-campagnes. Tandis que d’autres militants ne cessent pas de publier des produits alternatifs à ceux faisant l’objet de campagnes de boycott.
Aucune donnée n’a été publiée par les régulateurs du marché dans les pays arabes sur l’ampleur du boycott, mais Reuters a cité, lundi 18 décembre 2023, une source anonyme au sein de la direction de McDonald’s en Egypte. Laquelle affirme que les ventes de la franchise égyptienne ont diminué d’au moins 70 % au cours des mois d’octobre et novembre dernier, sur une base annuelle.
Sameh Sadat, homme politique égyptien et associé fondateur de TBS Holding, fournisseur de Starbucks et McDonald’s, déclare également avoir constaté une diminution ou un ralentissement d’environ 50 % des commandes des deux clients en Egypte, le plus grand pays arabe en termes de population (105,8 millions de personnes).
En Egypte encore, le boycott a touché tous les produits des entreprises qui soutenaient Israël, qu’il s’agisse de boissons gazeuses, de nourriture, de restauration rapide, de cafés, de vêtements ou même de chaînes commerciales célèbres dans les grands centres commerciaux. Dans de nombreux cas, la nationalité de l’entreprise suffisait à la boycotter; même si elle n’a pas fait preuve de solidarité avec l’armée israélienne.
Maroc : une campagne de boycott réussie
Au Maroc, la demande pour les marques ciblées par le boycott a diminué, par rapport à la situation environ deux mois avant le début de l’agression israélienne sur la bande de Gaza. C’est aussi ce que rapporte Al Jazeera le week-end du 16 courant. Ce qui a incité les succursales de marques internationales à refuser de soutenir Israël et à lancer des offres attractives pour attirer clients.
Le coordinateur du mouvement mondial de boycott d’Israël, BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), Sion Acidon a déclaré : « Au Maroc, les citoyens marocains se sont engagés dans un boycott populaire des produits des entreprises qui soutiennent l’armée d’occupation ». En soulignant ainsi qu’ils ne participent pas à la normalisation avec Israël.
Jordanie : des campagnes intensives
En Jordanie, les campagnes de boycott ont contraint également un certain nombre de marques américaines et occidentales à réduire leur production et leurs horaires de travail. Et ce, dans un contexte où certaines de leurs succursales se dirigent vers la fermeture complète, selon les observateurs.
Selon le rapport de l’Observatoire jordanien du travail, les campagnes de boycott en Jordanie se sont concentrées sur les chaînes de restaurants et de cafés américaines et françaises. En plus du boycott d’autres entreprises qui soutiennent l’occupation israélienne, dont les produits variaient entre les boissons gazeuses, cosmétiques, électronique, vêtements de sport et autres, parmi ceux dont les ventes ont diminué de 95 %.
Koweït : grande prise de conscience de l’importance du boycott
Au Koweït, de nombreuses familles et résidentes souhaitent éviter d’acheter des produits auprès d’entreprises qui soutiennent l’occupation et recherchent des alternatives sur le marché local. Ce qui a affecté les ventes de bon nombre de ces chaînes.
Selon un responsable du mouvement BDS, au Koweït, Mishari Al-Ibrahim, le niveau de conscience de la nécessité de boycotter les entreprises qui soutiennent l’Etat occupant connaît une croissance significative. Il souligne d’ailleurs que le mouvement cherche actuellement à pousser l’Union des sociétés coopératives – qui représente le plus grand marché local koweïtien- à exclure de ses marchés affiliés les produits des entreprises qui soutiennent Israël. Selon le responsable, la présence d’une alternative réussie réduit les chances des entreprises soumises au boycott de retrouver l’audience qu’elles ont à nouveau perdue.