Le secteur mondial des entreprises a été frappé par une vague de faillites à un rythme à deux chiffres sans précédent depuis des décennies. C’est ce que rapporte le Financial Times, citant les données des bureaux nationaux de statistiques.
Les faillites d’entreprises aux Etats-Unis ont connu une hausse de 30 % sur un an au cours des 12 mois jusqu’en septembre. Tandis qu’en Allemagne, la plus grande économie de l’UE, le nombre de faillites signalées a augmenté de 25 % de janvier à septembre 2023, par rapport à la même période d’il y a un an.
Dans l’ensemble de l’UE, le nombre d’entreprises qui ont fait faillite est en hausse de 13 % au cours des neuf mois précédant septembre sur un an. Atteignant ainsi son plus haut niveau depuis huit ans.
En octobre, la France, les Pays-Bas et le Japon ont vu le nombre de faillites augmenter de plus de 30 % par rapport au même mois de l’année dernière. Le groupe de l’OCDE, composé principalement d’Etats riches, a récemment rapporté que dans certains Etats membres, notamment les pays nordiques, le Danemark, la Suède et la Finlande, les taux de faillite ont dépassé les niveaux atteints lors de la crise financière mondiale de 2008.
L’Angleterre et le Pays de Galles ont également vu les insolvabilités atteindre leur plus haut niveau depuis 2009 entre janvier et septembre de l’année en cours.
Cette tendance a été fortement alimentée par la hausse des taux directeurs, ainsi que par l’auto-liquidation des entreprises dites zombies, qui n’ont survécu à l’ère de la Covid-19 que grâce au soutien du gouvernement. C’est ce que déclare Neil Shearing, économiste en chef chez Capital Economics, au Financial Times.
« Les programmes massifs de soutien gouvernemental aux entreprises et aux ménages pendant la pandémie ont été largement supprimés. Tandis que les banques centrales ont augmenté à plusieurs reprises leur taux d’intérêt pour tenter d’endiguer la spirale de l’inflation », a-t-il précisé.
Selon l’expert, la tendance devrait se poursuivre puisque de nombreuses entreprises devront refinancer leur dette à des taux plus élevés dans les mois à venir. Même si les hausses de taux des banques centrales devraient avoir atteint un sommet.