L’asile et la migration font (désormais) peur en Europe. Pour cela, les 27 ont trouvé, durant la nuit du 19 décembre 2023, un accord baptisé “Pacte sur la migration et l’asile“, lequel prévoit entre autres « un contrôle renforcé des arrivées de migrants dans l’UE, des centres fermés près des frontières et un mécanisme de solidarité obligatoire entre pays membres au profit des États sous pression ». Ici on pense à l’Italie, Espagne, Grèce et dans une moindre mesure à la France.
C’est la Une de la plupart des médias européens, ce mercredi 20 courant. Les eurodéputés et autres représentants des États membres ont trouvé un accord sur l’épineuse réforme du système migratoire européen. Bien entendu, ledit accord a été dénoncé par “les défenseurs des droits humains“.
Sur X, la présidence espagnole du Conseil de l’UE écrit ceci : «Un accord politique a été trouvé sur les cinq dossiers du nouveau Pacte sur la migration et l’asile».
Pour la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, c’est «un moment historique».
Et la présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola, se disant «très fière», souligne que c’est «probablement l’accord législatif le plus important de ce mandat» (de l’actuel Parlement de l’UE).
Les européennes dans toutes les têtes
Présenté par la Commission européenne il y a trois ans, plus précisément en septembre 2020, le nouveau Pacte constitue « une nouvelle tentative de refonte des règles européennes, après l’échec d’une précédente proposition en 2016 dans la foulée de la crise des réfugiés ».
Cependant, malgré le durcissement du nouveau texte, certains pays se sont opposés, telle que la Hongrie qui, par la voie de son ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, assure « rejeter avec force“ l’accord de l’UE pour modifier en profondeur le système migratoire et d’asile européen, refusant de contribuer au mécanisme de solidarité obligatoire entre pays membres. Nous ne laisserons entrer personne contre notre volonté».
Satisfécit de l’Italie
D’autres pays se sentent soulagés par le présent accord qu’ils qualifient de «… de solution équilibrée qui ne laisse plus les pays frontaliers de l’UE, particulièrement exposés à la pression migratoire, se sentir seuls», comme l’a affirmé le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, cité dans un communiqué.
Il ajoute : «… L’approbation de l’accord est un grand succès pour l’Europe et pour l’Italie, qui pourra désormais compter sur de nouvelles règles pour gérer les flux migratoires et lutter contre les trafiquants d’êtres humains…».
Maintenant, est-ce que tout est fait ? Pas vraiment, car l’étape suivante consiste à adopter “… l’ensemble des textes avant les élections européennes de juin 2024“, sachant que «… la question de l’immigration accapare le débat politique dans de nombreux pays européens, sur fond de montée des partis d’extrême droite et populistes ».
D’ailleurs, il y a crainte que les partis dits “populistes“ –qui sont soit au pouvoir ou bien à la porte du pouvoir dans plusieurs Etats européens – remportent justement les prochaines élections parlementaires européennes. Malheureusement, ce scénario semble inéluctable.