En 2019, cinq groupes industriels contrôlaient plus de 60 % du chiffre d’affaires des entreprises privées les plus importantes en Tunisie. C’est ce que fait ressortir une étude réalisée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2022 sur la concurrence dans le secteur de la banque de détail en Tunisie.
Ces cinq groupes ont également des liens directs avec les banques, pouvant potentiellement réduire l’accès au crédit pour les entreprises qui ne sont pas liées à ces groupes, souligne l’étude. Publiée récemment sur le site de l’OCDE, cette étude a montré que 64 % des consommateurs tunisiens ne disposent pas de comptes courants et que 62 % des clients des banques ne sont pas informés sur les commissions qu’ils payent en contrepartie des services rendus par ces établissements financiers.
Les banques ne facilitent pas aux consommateurs l’accès aux données relatives aux commissions. Ainsi, deux consommateurs sur trois ne savaient pas combien ils payaient de frais. En outre, le faible engagement des clients envers le secteur bancaire en Tunisie affaiblit le niveau de la concurrence. Seuls 3 % des consommateurs et 4 % des petites entreprises ont changé de fournisseur de compte courant au cours de l’année précédente, et ils ont tendance à rester fidèles à leur fournisseur pendant de longues périodes. Lorsqu’elles recherchent un financement, les entreprises ont tendance à ne s’adresser qu’à leur fournisseur de compte courant.
Selon l’étude, plusieurs facteurs contribuent à l’affaiblissement de la concurrence. Lesquels sont relatifs aux règlements juridiques, à des pratiques du marché, ainsi qu’à la composition des propriétaires des banques et des stratégies de tarification.
Dans ce contexte, l’OCDE appelle à améliorer la concurrence dans le secteur et l’accès au financement, en particulier pour les PME. De même que dans la prise de mesures au niveau du conseil bancaire et financier, dans l’appui du rôle du Conseil de la concurrence et à l’indépendance des membres des conseils des banques, ainsi que dans l’examen du rôle régulateur de l’Etat dans le secteur.
Au final, en 2022, les grandes banques tunisiennes ont mobilisé près de 4 364,9 millions de dinars (MDT), sous forme des intérêts et des commissions. C’est encore ce que révèlent les indicateurs de l’activité des banques tunisiennes cotées à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), publiés sur le site du Conseil du marché financier (CMF).
Avec TAP
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