Les objections aux taux d’augmentation des pensions de retraite sont formulées dans le dernier rapport de l’OCDE, suggérant que lors des périodes fiscales extraordinaires, les augmentations pourraient être plus faibles pour les retraités qui perçoivent des pensions élevées.
Les observations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont incluses dans le rapport « Pensions en un coup d’œil 2023 ». Elles concernent tous ses États membres.
« Une inflation élevée », estime l’OCDE, « inverse la manière habituelle de penser l’indexation des retraites. À court terme, en raison de la baisse des salaires réels, l’indexation est devenue plus favorable aux retraités que l’indexation des salaires. Mais elle est plus coûteuse que prévu initialement pour les finances publiques ou les prestataires de retraite en général ».
Ce que disent les technocrates de l’organisation, c’est que les augmentations de pension coûtent plus cher lorsqu’elles sont basées sur l’inflation.
Plus de la moitié des pays de l’OCDE protègent pleinement les retraités contre les tendances inflationnistes. Ces pays ajustent les retraites aux prix ou aux prix plus (une partie de) la croissance des salaires réels si elle est positive. Une indexation fréquente est nécessaire pour maintenir le pouvoir d’achat des retraités, affirme l’OCDE, mais elle interprète le maintien du pouvoir d’achat des retraités comme des augmentations très faibles.
Au point de discorde dans son rapport, l’institution observe que, parce que protéger tous les retraités contre une inflation élevée coûte cher, en fonction de l’espace budgétaire dont disposent les gouvernements, ils pourraient modifier la combinaison d’augmentations en faveur d’un taux forfaitaire ou accorder des augmentations avec une réduction. « Il peut être juste, dans une période économique exceptionnelle et en fonction de la pression fiscale des budgets nationaux, que les retraités dont le revenu ouvrant droit à pension dépasse un certain seuil reçoivent des augmentations plus faibles et partagent le coût de l’inflation avec les travailleurs qui ne bénéficient pas d’augmentations de salaire proportionnelles », déclare l’OCDE.
Elle cite même des exemples de pays où les augmentations de retraite se font au compte-gouttes. En Belgique, les pensions augmentent chaque fois que l’inflation augmente de 2%. Dans d’autres pays, la situation est pire. Par exemple, en Lettonie et en Pologne, les retraites augmentent tous les trois ans quel que soit le niveau d’inflation.