Noël 1937. Les dirigeants nazis et fascistes en Allemagne et en Italie avaient célébré dans la joie leur fête religieuse et leur « exploits » politiques et militaires. Il est hautement improbable que la destruction de la ville basque espagnole de Guernica par les bombardiers de Hitler et Mussolini eût gâché leurs festins.
Noël 2023. Les dirigeants occidentaux ont passé la nuit de Noël à s’empiffrer de viande de dinde, de foie gras, de saumon, de caviar, de bon vin et de Champagne. Les fêtes de Noël célébrées par les classes politiques à Washington, Londres, Paris, Rome et Berlin se tenaient à des milliers de kilomètres de Bethleem, où le Christ est né. Il est très peu probable que les massacres génocidaires qui se poursuivaient depuis près de trois mois à seulement quelques dizaines de kilomètres du lieu de naissance du Christ aient jeté la moindre ombre sur ces fêtes tenues à la Maison Blanche, à l’Elysée, à Downing Street ou, un peu plus loin, outre-Rhin.
Il est très peu probable aussi que les souffrances de proportions bibliques endurées par les centaines de milliers de Gazaouis affamés, assoiffés, privés de médicaments, d’hôpitaux et de toits en plein hiver aient coupé l’appétit de Joe Biden, Emmanuel Macron, Rishi Sunak, Giorgia Meloni et Olaf Scholz ou gâché leurs festins.
Avant de se consacrer à la fête de Noël et à honorer le Christ, symbole de paix et de fraternité, le président américain, du haut de ses 81 ans, s’est efforcé pendant des jours à vider le nouveau projet de résolution présenté par les Emirats de son contenu, s’assurant ainsi qu’Israël puisse continuer sa guerre génocidaire contre le peuple palestinien.
Quel adjectif qualificatif peut-on utiliser pour caractériser l’attitude d’un vieillard de 81 ans qui, à la veille de Noël et après le massacre de dizaines de milliers de civils innocents, continue de peser de tout le poids de la puissance politique, diplomatique et militaire du pays qu’il préside pour que le massacre des femmes et des enfants se poursuive ? Difficile de trouver le qualificatif correspondant quand une telle attitude atteint les sommets de l’abjection et de l’infâmie.
Evidemment, l’argument de « Genocide Joe » est que la guerre doit se poursuivre pour qu’Israël puisse atteindre le double objectif qu’il s’est fixé : détruire Hamas et libérer les otages. Mais près de trois mois plus tard, Israël, malgré le soutien politique, diplomatique, financier et militaire de Washington n’a réalisé ni l’un ni l’autre.
En 1937, Guernica était réduite en ruines par les nazis allemands et les fascistes italiens. En 2023, Gaza est réduite en ruines par les nazis israéliens avec la bénédiction des classes politiques occidentales qui donnent le droit à l’occupant de « se défendre » contre la résistance de l’occupé…
Cette communauté de destin entre Guernica hier et Gaza aujourd‘hui a poussé les habitants de la ville-martyre espagnole à organiser le 10 décembre, journée internationale des droits de l’Homme, une manifestation exceptionnelle de solidarité avec Gaza et ses habitants, ou ce qui en reste.
La manifestation a eu lieu à la place du marché de la ville basque espagnole, la même qui fut entièrement détruite en 1937. Un immense drapeau palestinien a recouvert toute la place. Il était tenu par des milliers de syndicalistes, d’hommes politiques, d’artistes et de simples citoyens. Pendant une minute les sirènes de toute la ville ont retenti en solidarité avec les dizaines de milliers de victimes palestiniennes, dont 70% sont des femmes et des enfants.
Dans cette manifestation de solidarité, des copies de la gigantesque toile de Picasso intitulée ‘’Guernica’’ étaient arborées par les manifestants, soulignant ainsi la tragique similarité des destins de la ville basque hier et de la cité palestinienne aujourd’hui.
Le professeur d’art américain, Raouf Halaby, de l’université de l’Arkansas, estime, à juste titre, que l’œuvre de Picasso s’applique autant au cataclysme de Guernica hier qu’à celui de Gaza aujourd’hui. Dans un article publié le 25 décembre dans « Counterpunch.co », un magazine américain en ligne, il écrit : « Voici ce que je vois aujourd’hui dans la composition de Picasso : à droite en haut, une femme de Gaza tendant les bras au ciel ; elle crie, supplie, implore les dieux de la délivrer. Au sommet se trouve une lumière, accompagnée d’une main tenant une lampe comme pour éclairer le carnage qui se déroule. On peut appeler cette lumière les journalistes qui rendent compte de la catastrophe et dont plus de 90 sont tués par des tireurs d’élite et des drones israéliens, dans une tentative de tirer le rideau sur le cimetière des enfants que Gaza est devenue aujourd’hui. »
Guernica a survécu à son drame et s’est reconstruite. Elle a retrouvé sa vie normale et Hitler et Mussolini ont trouvé les places qu’ils méritent dans la poubelle de l’histoire. Gaza survivra et se reconstruira. Et l’infâme Benyamin Netanyahu et son « pantin » Joe Biden sont d’ores et déjà assurés des places qu’ils méritent dans la même poubelle.