La Confédération générale tunisienne du travail (CGTT) a eu connaissance avec regret d’un communiqué émanant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et dans lequel cette organisation syndicale révèle qu’à sa demande la Confédération syndicale internationale (CSI-ITUC) a annulé la demande d’adhésion en attente de la CGTT.
L’UGTT a justifié son initiative par de faux arguments qui la discréditent juridiquement et éthiquement. L’UGTT aurait dû balayer devant sa porte et ne pas s’immiscer dans les affaires des autres. Cette même UGTT qui passe actuellement par la période la plus calamiteuse de son histoire en raison de sa désertion par la classe ouvrière et la gestion non démocratique de sa direction.
Cette dernière a osé amender l’article 20 du statut de l’organisation syndicale au cours d’un congrès extraordinaire non-électif, ce qui constitue un putsch immoral et illégal et une violation de l’action syndicale démocratique.
Ce même putsch qui constitue un antécédent dangereux en matière d’usurpation du pouvoir, de filiation, d’autoritarisme, de marginalisation de l’action syndicale et d’exclusion des syndicalistes sincères qui ont refusé ces pratiques dangereuses.
La direction de l’UGTT a accompli cet acte hostile contre la CGTT suite à des succès réalisés par la Confédération. Des succès perceptibles à travers les initiatives proposées par la CGTT aux fins de refonder l’action syndicale et de promouvoir, au niveau national, la situation socio-économique et sociétale du pays en vue d’une Tunisie meilleure, et ce parallèlement, à sa capacité de mobiliser de milliers de nouveaux syndiqués en dépit des obstacles et de la répression dont ses syndicats font l’objet.
C’est le cas du syndicat de la CGTT au sein de l’entreprise off shore à Sousse DRAXLEMAIER où des milliers des travailleurs (euses) ont adhéré à la CGTT et les membres de leur syndicat ont été tous licenciés abusivement par la direction de cette société avec la complicité de l’UGTT en raison de leur attachement à défendre le droit syndical et la liberté syndicale.
Il n’est pas inutile de rappeler que l’UGTT a eu une attitude hostile vis-à-vis de la CGTT depuis la fondation de cette dernière. L’UGTT a tout fait pour bloquer sa candidature depuis sa présentation à la CSI en 2012 tant l’UGTT s’opposait, avec la complicité des autorités , à la liberté et au pluralisme syndicaux que les conventions internationales avaient institués.
Appel à éviter la confrontation
Il était plus judicieux pour la direction de l’UGTT, au cas où elle jouirait d’un minimum de crédibilité, d’éviter ces confrontations inutiles et appeler à l’unité de l’action du mouvement syndical dans sa diversité afin de contribuer à trouver une solution à la situation socio-économique et politique difficile et complexe que connaît le pays.
La CGTT stigmatise les manœuvres fallacieuses de l’UGTT et souligne qu’elle est une organisation syndicale indépendante dans ces décisions, progressiste dans ses options citoyennes et démocratique dans sa gouvernance. Elle respecte son statut et s’attache à le faire respecter par tous ses membres sans distinction et sans intention de filiation.
La CGTT tient à informer l’opinion publique que sa situation est légale et que ses structures exercent leurs activité dans un esprit démocratique en dépit de cette ignoble immixtion dans ses affaires.
La CGTT demeurera un partenaire crédible et une force de propositions qui a le mérite de proposer, pour le futur, une alternative syndicale citoyenne visant à refonder le mouvement syndical dans sa diversité et sa pluralité en vue d’une Tunisie meilleure.