Les restrictions mettent en danger les approvisionnements vitaux en carburant, selon Pékin.
L’implication de la Chine dans le projet russe de gaz naturel liquéfié Arctic LNG 2 ne devrait pas faire l’objet d’interventions ou de restrictions de tiers. Ainsi a déclaré, mardi 26 décembre 2023, le ministère des Affaires étrangères de Pékin, selon Reuters.
Cette déclaration fait suite à des informations médiatiques selon lesquelles les actionnaires étrangers du nouveau projet énergétique russe ont suspendu leur participation en raison des sanctions américaines.
La coopération économique entre Moscou et Pékin est mutuellement bénéfique et « ne devrait être ni interférée ni restreinte par un tiers », a affirmé mardi la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’une conférence de presse. « La Chine s’est toujours opposée aux sanctions unilatérales et à une juridiction au bras long sans base sur le droit international», a-t- elle ajouté.
A cet égard, notons que le projet Arctic LNG 2, dans la péninsule russe de Gyda, est exploité par le plus grand producteur indépendant de GNL du pays, Novatek. Et il devrait commencer ses expéditions commerciales début 2024. Le premier chantier a été lancé en juillet et l’usine a commencé la production de gaz la semaine dernière. En 2025, Arctic LNG 2 devrait atteindre une pleine capacité de 19,8 millions de tonnes.
Par ailleurs, lundi 25 décembre, le quotidien économique Kommersant a cité des sources au sein du gouvernement russe selon lesquelles les actionnaires étrangers du projet – le français TotalEnergies, la China National Petroleum Corp (CNPC), le chinois CNOOC et un consortium composé de Mitsui et JOGMEC du Japon – ont déclaré force majeure sur leur participation. Cela signifie en fait que les quatre actionnaires, qui possèdent chacun une participation de 10 %, ont renoncé à leurs responsabilités en matière de financement de l’usine et d’exécution des contrats d’achat pour la fourniture du GNL qu’elle produit, écrit le journal.
Reuters avait précédemment rapporté que CNOOC et CNPC avaient tous deux demandé au gouvernement américain des exemptions des sanctions sur Arctic LNG 2 afin d’éviter toute perturbation des flux de carburant cruciaux.
En effet, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain a imposé début novembre des sanctions contre Arctic LNG 2. En interdisant aux pays tiers d’Asie et d’Europe d’acheter le GNL produit par l’usine dès sa mise en service. L’OFAC a fixé au 31 janvier 2024 la date limite pour clôturer les transactions avec le projet.