Le New York Times (NYT) accuse OpenAI et Microsoft d’avoir utilisé des millions d’articles du journal sans autorisation pour aider à former des chatbots à fournir des informations aux lecteurs.
Le Times a déclaré qu’il s’agissait de la première grande organisation médiatique américaine à poursuivre en justice OpenAI, créateur de la populaire plateforme d’intelligence artificielle ChatGPT, et Microsoft, un investisseur d’OpenAI et créateur de la plateforme d’IA désormais connue sous le nom de Copilot; et ce, pour des questions de droits d’auteur associés à ses œuvres.
Des écrivains et d’autres ont également intenté des poursuites pour limiter le grattage – ou la collecte automatique de données – par les services d’IA de leur contenu en ligne sans compensation.
La plainte du journal, déposée hier devant le tribunal fédéral de Manhattan, accusait OpenAI et Microsoft d’avoir tenté de « profiter gratuitement de l’investissement massif du Times dans son journalisme », en l’utilisant comme moyen alternatif pour fournir des informations aux lecteurs.
De leur côté, OpenAI et Microsoft n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires. Ils ont déclaré que l’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur pour former des produits d’IA équivalait à un « usage équitable ».
Sachant que l’utilisation équitable est une doctrine juridique régissant l’utilisation sans licence de matériel protégé par le droit d’auteur.
Sur son site Web, le Bureau américain du droit d’auteur affirme que les utilisations « transformatrices » ajoutent « quelque chose de nouveau, avec un objectif ou un caractère supplémentaire ». Elles seraient donc « plus susceptibles d’être considérées comme équitables ».
Le Times ne demande pas de montant précis de dommages-intérêts, mais le journal vieux de 172 ans a estimé les dommages à « des milliards de dollars ».
Il souhaite également que les entreprises détruisent les modèles de chatbot et les ensembles de formation qui intègrent son matériel. Les négociations menées cette année pour éviter un procès et permettre « un échange de valeurs mutuellement bénéfique » avec les accusés n’ont pas abouti, a indiqué le journal.
L’avocate générale du Times, Diane Brayton, a déclaré au personnel dans une note interne que le journal reconnaissait le potentiel de l’IA générative pour le journalisme. Mais que « l’utilisation de notre travail pour créer des outils GenAI doit être accompagnée d’une autorisation et d’un accord qui reflète la juste valeur de ce travail, comme le prévoit la loi ».