La presse israélienne révèle que pour éviter les attaques des Houthis, un accord a été conclu entre Tel-Aviv et Abu Dhabi. Et ce, pour l’établissement d’un itinéraire routier alternatif. Ce pont terrestre permettrait d’acheminer des marchandises du port de Dubaï à celui de Haïfa, via l’Arabie saoudite et la Jordanie. Cette information a été vivement démentie par les autorités jordaniennes.
Y aura-t-il une alternative au canal de Suez, voie maritime qui relie la Méditerranée au sud de la Mer Rouge et corridor vital pour l’économie égyptienne? Puisqu’il représente à lui seul 2 % du produit intérieur brut égyptien et constitue l’une des principales sources de devises étrangères dont le pays du Nil a urgemment besoin.
Une alternative au canal de Suez?
Ainsi, le quotidien israélien The Time of Israel, dans son édition du jeudi 28 décembre 2023, révèle qu’un accord secret aurait eu lieu entre l’État hébreu et les Émirats arabes unis qui entretiennent des relations normalisées depuis août 2020. Lequel stipule l’établissement d’une route commerciale terrestre entre les ports de Haïfa et de Dubaï. Elle sera exploitée pour le transport des marchandises pour les exportations vers l’Europe et les États-Unis, en traversant l’Arabie saoudite et la Jordanie.
Ce projet permettra d’économiser 80 % du temps sur la route maritime et offrira une alternative plus rapide au passage par le canal de Suez à un prix compétitif.
Trafic maritime perturbé
Toujours selon le média israélien, la nouvelle route servira essentiellement à contourner la navigation au détroit de Bab El-Mandeb, au sud de la Mer Rouge, où des drones et des missiles ont été lancés ces dernières semaines par les rebelles houthis contre les navires marchands liés à Israël, en réponse à la guerre génocidaire d’Israël à Gaza.
A cet égard, relevons que les Houthis ont détourné le 19 novembre dernier un navire israélien, le Galaxy. Tout en ciblant le 3 décembre en cours trois navires commerciaux et en obligeant un certain nombre à changer d’itinéraire.
En effet, ces attaques ont provoqué un fort recul du trafic maritime dans ce corridor essentiel pour l’économie mondiale, où transitent environ 11 % du commerce de marchandises et 30 % du trafic de conteneurs. Sachant que cette menace a incité les principales compagnies maritimes mondiales, comme le danois Maersk ou la compagnie maritime allemande Hapag-Lloyd, ainsi que le géant pétrolier BP, à suspendre la circulation de leurs navires en Mer Rouge ou dans le canal de Suez. Avec la menace de la fermeture de la route commerciale clé reliant l’Asie, Israël et l’Europe.
Accord secret israélo-émirati ?
Ainsi, le média israélien rapporte que Trucknet Enterprise, une société israélienne de transport établie à Eilat, aurait signé un accord de coopération avec son homologue émirati Puretrans FZCO et la société d’exploitation portuaire de Dubaï DP World.
Alors, cet accord, qui aurait été conclu dimanche dernier, permettrait le transport de marchandises par camions sur une route terrestre bidirectionnelle pour le transport de marchandises. Et ce depuis le Golfe persique vers le port de Haïfa, en passant par l’Arabie saoudite et la Jordanie, tout en contournant la Mer Rouge.
« Cette semaine, nous avons parachevé la définition d’un itinéraire terrestre capable de relier les Émirats arabes unis à Israël et l’Égypte » ». Ainsi déclarait pour sa part Hanan Friedman, fondateur de Trucknet. « Cet itinéraire n’a pas vocation à se substituer au canal de Suez, mais plutôt à offrir un itinéraire rapide complémentaire, utilisé comme voie de contournement en cas d’urgence liée à la menace houthie en Mer Rouge, permettant de réduire de dix jours les temps de navigation », explique encore M. Friedman.
Et d’ajouter : « Cette nouvelle route permettra aux porte-conteneurs venus d’Extrême-Orient et à destination d’Israël ou d’Europe d’emprunter une route plus longue autour de l’Afrique et du Cap de Bonne-Espérance. » Ce qui retardera l’acheminement des marchandises de deux à quatre semaines et en augmentera le coût, à hauteur de 1 million de dollars. Sachant que depuis le début de la guerre, les navires à destination d’Israël supportent déjà des frais plus élevés en matière de fret, en raison de la prime de risque de guerre supplémentaire prélevée par les assureurs maritimes.
Déni jordanien
Notons enfin que l’agence de presse jordanienne Petra a qualifié les informations propagées par les médias israéliens et les réseaux sociaux sur « un pont terrestre alternatif pour acheminer des cargaisons en Israël depuis la Mer Rouge via les ports de Dubaï » de « totalement fausses ». A suivre.