Le numéro 2 du Hamas, Saleh Al-Arouri, a été assassiné le 2 janvier 2024 dans une frappe israélienne contre le bureau libanais de l’organisation à Beyrouth. Il ne s’agit pas du premier assassinat perpétré par l’armée israélienne à travers son histoire contre les symboles de la résistance dans le monde par différents moyens. De ce fait, il semble que le feuilleton de la revanche et des assassinats n’arrive pas à son terme.
Retour sur une série d’assassinats dans l’histoire du conflit arabo-palestinien.
Le sang tunisien a coulé à Hammam Chott
Il s’agit de l’opération Jambe de bois. Le 1er octobre 1985, dix F-15 Eagle et deux Boeing 707 ravitailleurs israéliens bombardent le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Hammam Chott. La Tunisie a dénombré 68 morts (50 Palestiniens et 18 Tunisiens). Heureusement pour l’organisation, son leader Yasser Arafat n’était pas sur les lieux du carnage. Aussitôt, la Tunisie ne manque pas de porter plainte auprès de l’ONU dont le Conseil a adopté la résolution 573 qui condamne l’attaque terroriste et exige des compensations financières. Cependant, jusqu’au jour d’aujourd’hui, la résolution demeure lettre mort.
L’assassinat de Khalil Al-Wazir (Abou Jihad) à Sidi Bou Saïd
Trois ans après le drame de Hammam Chott, un groupe de commando israélien assassine Khalil Al-Wazir, alias Abou Jihad, l’un des fondateurs de l’organisation palestinienne Fatah, le 16 avril 1988. Deux hommes et une femme, entrant sur le sol tunisien avec de faux passeports libanais, ont perpétré le meurtre dans sa maison à Sidi Bou Saïd.
Le cofondateur du Fatah a été tué devant sa femme et ses enfants. 24 ans après (2012), le quotidien israélien Yediot Aharonot relate tous les détails de l’opération. Et ce, en se basant sur les révélations du soldat israélien Nahum Lev qui a dirigé le commando. Interviewé en 2000, le quotidien n’a eu l’autorisation de l’armée israélienne de publier l’interview qu’en 2012. Pour rappel, Abou Jihad a planifié une action, depuis Tunis, contre Israël en 1985 par voie maritime. Mais elle a fini par échouer car le navire a été intercepté et détruit.
Mohamed Zouari, quand le sang tunisien coule à Sfax pour la Palestine
Le 15 décembre 2016, Mohamed Zouari, ingénieur spécialisé dans la fabrication des drones, originaire de la ville de Sfax, trouve la mort après avoir reçu plusieurs balles par deux assassins. Deux jours après, 17 décembre, que la surprise des Tunisiens fut grande en lisant le communiqué du Hamas. L’organisation palestinienne affirme sans détour l’appartenance de Zouari à ses brigades appelées Brigades Izz al-Din al-Qassam. Elle affirme que l’ingénieur tunisien avait un rôle primordial dans le développement des drones qu’elle utilise.
Malgré l’accusation d’Israël d’être l’auteur du meurtre, aucune réponse officielle n’a été formulée. Cependant, interrogé par le quotidien israélien Yediot Aharonot sur le crime, le ministre israélien de la Défense Avigdor Liberman, s’est contenté de dire que Zouari n’était pas une personne pacifique nominée pour le prix Nobel de la Paix. Et d’affirmer que son pays défendra ses intérêts partout.
A Paris, une bombe dans la table de chevet
Le représentant de l’Organisation de libération de la Palestine en France Mahmoud Hamchari a été assassiné par le Mossad dans le cadre de l’opération de représailles à la prise d’otages de Munich. Victime d’une bombe cachée dans sa table de chevet, il est amputé d’une jambe et meurt un mois plus tard, le .
Une voiture piégée
Le chef des opérations du groupe armé Septembre noir, Ali Hassan Salameh, responsable de la prise d’otages lors des Jeux olympiques de 1972, a été également tué. Une première tentative a lieu à Lillehammer, en Norvège, en 1972 et se solde par la mort d’Ahmed Bouchikhi, frère de Chico des Gipsy Kings que les agents israéliens ont pris pour Salameh. Ce dernier est finalement tué à Beyrouth le par le Mossad dans l’explosion d’une voiture piégée le long de son trajet.