La ténacité des Gazaouis, leur dignité face à l’adversité et leur conviction que le salut ne viendra que de leurs sacrifices, pourraient servir d’exemples à de nombreux peuples arabes et notamment en Tunisie, de la manière dont il faut défendre la cause palestinienne. Tels sont les éléments éminents qui ressortent de la situation à Gaza. C’est en tout cas ce que relève Elyes Kasri, analyste politique et ancien ambassadeur, via sa page officielle Fb.
Il estime que même si le peuple tunisien ne cesse d’exprimer son soutien à la juste cause du peuple palestinien; certains responsables et activistes semblent vouloir se donner bonne image, sous couvert de défendre la cause palestinienne. Et ce, en s’exhibant comme au carnaval de Rio ou de Venise, arborant la keffia palestinienne, avec des slogans qui sont loin de représenter le militant authentique. En l’occurrence, l’habit ne faisant pas le moine.
Ainsi, il part du constat du soutien aux Palestiniens qui gagneraient à éviter de sombrer dans la gesticulation et l’exhibitionnisme vestimentaire de mauvais aloi; pour faire plutôt de la Tunisie un pays fort et crédible, capable d’apporter un soutien matériel et diplomatique tangible à la cause palestinienne. Tout en s’exprimant d’une voix audible et convaincante au sein des instances régionales et internationales en faveur du recouvrement par le peuple palestinien de ses droits légitimes et inaliénables. D’ailleurs, il précise : « Entre gesticulation, exhibitionnisme et soutien effectif, gît un fossé qui s’appelle crédibilité. »
Et de poursuivre : « Il est à craindre que si le ridicule se mettait par malheur à tuer, la Tunisie subirait une hécatombe pire que celle de Gaza.
Puissent le courage et la dignité des Gazaouis nous inspirer pour que nous fassions de l’année 2024, celle de la mobilisation et de l’unité des rangs en vue de la victoire contre nos mauvais instincts et les apôtres de la division et de l’autodestruction et leurs sbires hybrides hyènes-caméléons qui ont accaparé les devants de la scène depuis un certain 14 janvier 2011 dont l’histoire devra un jour faire un bilan serein et objectif de ses tenants, aboutissants et réalisations. »
Avant d’ajouter : « Il est grand temps d’admettre que notre salut ne viendra que de notre foi en nous mêmes et en la nécessité d’un partage équitable des sacrifices inévitables. En vue de bâtir un avenir commun et solidaire qui offrira aux prochaines générations mieux que le chômage, le sous emploi et le mal être dans leur pays. Ou, pire, l’exil qui fera d’eux des immigrants et des citoyens de second rang, si ce n’est des illégaux à traquer et à accabler de tous les maux, stéréotypes et crimes. »
Alors, il conclut : « En ce début d’année qui semble annonciateur d’une nouvelle ère, il n’est pas inutile de répéter que la Tunisie mérite mieux et peut mieux faire. Faut-il qu’elle croie en elle-même et s’engage délibérément et sereinement sans faux fuyant ni subterfuge dans un programme de sacrifices équitablement répartis et de relance socio-économique avec une vision crédible de développement et de prospérité pour que l’héritière de Carthage, la première démocratie dont Aristote avait fait l’éloge, et la superpuissance économique et militaire de l’antiquité, soit à la hauteur de ses ancêtres et au rendez vous avec son destin. »
En conclusion, Elyes Kasri met en garde contre l’exhibitionnisme vestimentaire lors du soutien à la cause palestinienne. Tout en appelant plutôt à un soutien matériel et diplomatique concret de la part de la Tunisie. Tout comme il encourage la mobilisation et l’unité en vue d’un avenir meilleur pour la Tunisie.