Le gouvernement français a annoncé, mardi 2 janvier 2024, la fermeture de son ambassade à Niamey au Niger « jusqu’à nouvel ordre », se plaignant de « graves obstacles » l’empêchant d’exercer ses fonctions diplomatiques dans l’ancienne colonie. Paris a promis de maintenir les contacts avec les ONG du pays, après le retrait de ses troupes et de ses diplomates.
Un groupe d’officiers de l’armée nigérienne a renversé fin juillet le président Mohamed Bazoum, rappelle-t-on, l’accusant d’échec dans la guerre contre les terroristes islamistes au Sahel. En quelques semaines, le nouveau gouvernement de Niamey a déclaré l’ambassadeur de France persona non grata et a exigé le retrait des troupes françaises. L’ambassadeur Sylvain Itte a d’abord refusé de partir, arguant que le gouvernement militaire n’était pas légitime, mais a finalement fini par partir fin septembre.
« L’ambassade poursuivra ses activités depuis Paris », a indiqué mardi le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères dans un communiqué. « Il maintiendra notamment un lien avec les ressortissants français présents sur place, et avec les ONG travaillant dans le secteur humanitaire, que nous continuons de financer, au bénéfice direct des populations les plus vulnérables ».
Les nouveaux dirigeants de Niamey ont pris plusieurs autres mesures pour rompre les liens avec Paris depuis leur arrivée au pouvoir. Fin décembre, ils ont suspendu toute coopération avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), basée à Paris, affirmant qu’il s’agissait simplement d’un outil politique français. Ils ont également encouragé les nations du continent à « décoloniser leurs esprits » et à promouvoir les valeurs panafricaines.
Le Niger a également annulé un pacte anti-migration avec l’UE.