Dans cette valse géopolitique, l’onde de choc de la guerre au Soudan a déjà franchi les frontières du pays. Un vent d’inquiétude souffle désormais chez ses voisins, mêlé à un embarras croissant, sur fond d’exode des populations. Ces constats résultent d’une étude géopolitique élaborée par l’IACE.
L’étude de recherche a examiné le conflit actuel au Soudan et son impact sur la région de l’Afrique du Nord. Mettant particulièrement l’accent sur les dimensions sécuritaires et humanitaires du conflit. Elle a également scruté les défis auxquels la Tunisie pourrait être confrontée en raison des pressions exercées par l’afflux de migrants soudanais depuis le début du conflit. Et comment cela pourrait influencer la structure économique et sociale du pays.
Cette recherche vise à examiner et discuter des impacts de la crise au Soudan sur la région nord de la Tunisie. Et notamment sur les dimensions sécuritaires et humaines de la crise des réfugiés soudanais.
Il est important de rappeler que la crise au Soudan, caractérisée par des conflits armés et une diversité de crises, a des répercussions significatives sur la région africaine au sud du Sahara.
Les développements dans des pays tels que le Tchad, le Niger, la Libye et surtout la Tunisie, sont liés aux pressions croissantes exercées par les flux de migrants soudanais. Ceci nous amène à nous pencher sérieusement sur les dimensions sécuritaires et humaines de la crise des réfugiés soudanais en Tunisie. Et ce, en analysant les défis résultant de l’impact sur les structures économiques et sociales du pays.
Depuis le début de la crise au Soudan, les conditions se sont complexifiées, conduisant à un exode massif de la population soudanaise.
Il convient de noter qu’en avril 2023, le gouvernement soudanais dirigé par Abdel Fattah al-Burhan et les forces armées de soutien rapide, dirigées par Hamdan, ont provoqué des violences entraînant la mort de nombreux civils et le déplacement de millions d’autres. Cela a conduit les Nations Unies à décrire la situation au Soudan comme une crise majeure de déplacement.
Particularités des réfugiés soudanais
L’étude a mis l’accent sur les particularités des réfugiés soudanais bénéficiant d’un statut juridique garantissant leur protection dans les pays voisins et leur interdisant le retour forcé dans leur pays d’origine. Cela crée en l’occurrence des implications importantes pour les pays hôtes, nécessitant des politiques d’accueil et d’intégration.
Au-delà du statut juridique des réfugiés soudanais, quel serait donc l’impact sur la Tunisie?
Aux dernières nouvelles, la Tunisie, en tant que pays voisin du Soudan, fait face à des défis particuliers en raison de l’afflux de réfugiés soudanais. Ainsi le déplacement massif de la population de la Jazira a créé des préoccupations humanitaires et des pressions économiques, mettant à l’épreuve les ressources du pays.
De ce fait, la crise au Soudan a des implications régionales significatives, en particulier pour des pays comme la Tunisie. La gestion des flux de réfugiés, les impacts sur la sécurité et l’économie nécessitent une approche concertée et des solutions internationales pour atténuer les défis humanitaires et stabiliser la situation dans la région.
Mais comme on dit, pour qu’il y ait un conflit, il faut examiner les ressources naturelles possédées par le pays, car aucune guerre ne peut éclater s’il n’y a pas de richesses naturelles.
Les ressources naturelles, en particulier le pétrole, ont joué un rôle majeur dans le processus de division du Soudan en 2011, donnant naissance au Soudan du Sud. En effet, environ 75 % de la production pétrolière était sous le contrôle du Soudan du Sud, créant ainsi un enjeu majeur pour les forces en conflit et les parties prenantes dans la région.
Il en va de même de l’or pour lequel le Soudan détient également une position importante dans la production, se classant 13ème mondial avec une production d’environ 80 tonnes par an. Cette ressource représente la moitié des exportations du Soudan. Mais environ 80 % de la production est clandestinement exportée, soulignant ainsi les enjeux liés à cette ressource.
En plus du pétrole et de l’or, le Soudan possède d’autres ressources naturelles telles que le chrome, le fer, le cuivre, l’argent, la mica, le manganèse, la bauxite, l’uranium, la gomme arabique, les sables noirs, le marbre et d’autres encore. Ces ressources sont devenues un catalyseur des conflits internes et des interventions étrangères, créant une situation fragile qui entrave la gestion efficace de ces richesses.
Ainsi, il est crucial pour la stabilité de la région que ces ressources soient gérées de manière responsable. Et ce, afin de favoriser un développement durable et de sortir la région de la pauvreté. Mais, les interventions étrangères et les conflits internes ont rendu la situation précaire, entravant la capacité du Soudan et d’autres pays de la région à atteindre un développement inclusif et durable, et à utiliser ces ressources comme un levier pour sortir de la spirale de la pauvreté.
En outre, la région du Sahel, y compris le Soudan, demeure vulnérable en raison de son statut de point de passage stratégique vers l’Europe. Les ressources naturelles, loin de contribuer à la prospérité, sont devenues des points de focalisation des conflits et des enjeux régionaux. En mettant en péril la stabilité et le développement durable de la région.
En conclusion, les recommandations
Pour ce qui est des recommandations liées à la question des réfugiés, il est suggéré de mettre à jour la législation et les réglementations en Tunisie. Et ce, en accordant une attention particulière aux responsabilités et aux domaines d’intervention des autorités tunisiennes. Tout en évitant de laisser la question entre les mains des organisations internationales. Il est aussi recommandé de créer un comité pour évaluer les impacts de l’immigration en Tunisie et de s’appuyer sur ces résultats lors des négociations avec les institutions financières mondiales.