Les prix mondiaux du pétrole brut doubleront si les perturbations déclenchées par les rebelles Houthis du Yémen affectent également le détroit d’Ormuz. C’est ce qu’a déclaré samedi 6 janvier Daan Struyven, responsable de la recherche pétrolière chez Goldman Sachs, dans une interview à CNBC.
En effet, les Houthis ont mis en place un blocus de facto des transports maritimes traversant la Mer Rouge et ont continué à attaquer les cargaisons. Et ce, suite à l’escalade des hostilités entre Israël et le Hamas à Gaza. Ainsi, les militants basés au Yémen ciblent des navires soupçonnés d’être liés à Israël, qui, selon eux, est responsable du sort des Palestiniens.
« Si le détroit d’Ormuz est perturbé pendant un mois, les prix augmenteront de 20 % », a déclaré M. Struyven. Tout en ajoutant qu’une intervention prolongée dans le détroit pourrait éventuellement doubler les prix du pétrole.
Bien qu’il considère le scénario comme « hautement improbable », la même source rejoint un large éventail d’analystes de l’ensemble du secteur de l’énergie. Lesquels dénoncent la situation de ces dernières semaines.
Ainsi, la multiplication des attaques a contraint les compagnies maritimes mondiales à détourner leurs navires de la Mer Rouge autour du cap de Bonne-Espérance, à la pointe sud de l’Afrique. Pour les marchandises voyageant de l’Asie vers l’Europe ou l’Amérique du Nord, ce trajet ajoute environ 6 000 milles marins au voyage. Il peut donc retarder les délais de livraison jusqu’à un mois. Ce qui fait inévitablement monter en flèche les coûts d’expédition. Tandis que les frappes des Houthis se poursuivent depuis des semaines et menacent de perturber considérablement le flux de marchandises commerciales via la Mer Rouge et le canal de Suez. A savoir, une artère importante pour le commerce entre l’Asie et les pays occidentaux. Les milices ont déjà lancé des missiles au moins deux douzaines de fois depuis le 19 décembre 2023, en réponse à la guerre entre d’Israël contre Gaza.