La Banque mondiale prévoit pour la Tunisie une croissance du PIB d’environ 1,2% pour toute l’année 2023, soit une révision à la baisse 1,1% des prévisions de juin 2023, mais de 3% en 2024 et 2025,selon son nouveau rapport intitulé « Perspectives économiques mondiales », publié mercredi 10 janvier 2024.
Ce rapport maintient, en effet, les mêmes estimations d’un bulletin de conjoncture économique sur la Tunisie, publié en novembre dernier, par la BM. Lequel bulletin indique que pour toute l’année 2023, la BM prévoit une croissance du PIB de 1,2% en 2023 – un ralentissement significatif par rapport à 2021-2022 – avec une légère hausse à 3% en 2024. La sécheresse, qui perdure pour la sixième année consécutive, a aggravé une reprise difficile, marquée par un financement extérieur incertain et des obstacles réglementaires à la croissance persistants.
Le rapport souligne que « le récent conflit au Moyen-Orient a amplifié l’incertitude géopolitique et politique dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et freiné le tourisme, en particulier dans les pays voisins. La région était déjà en proie à de multiples difficultés, notamment des baisses de la production pétrolière, une inflation élevée et une activité limitée du secteur privé dans les économies importatrices de pétrole. La croissance de la région MENA a fortement ralenti en 2023 pour s’établir à 1,9 % ».
La croissance dans la région MENA devrait remonter à 3,5 % en 2024 et 2025
La BM estime que « le conflit au Moyen-Orient accroît l’incertitude des prévisions. En supposant qu’il ne s’aggrave pas, la croissance dans la région MENA devrait remonter à 3,5 % en 2024 et 2025. Les prévisions ont été revues à la hausse, par rapport à ce qui était attendu en juin, compte tenu d’une croissance plus forte que prévu parmi les exportateurs de pétrole, soutenue par le rebond de l’activité de ce secteur ».
Dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la croissance devrait atteindre 3,6 % en 2024 et 3,8 % en 2025. Chez les importateurs de pétrole, la croissance devrait s’établir à 3,2 % cette année et à 3,7 % en 2025. Elle progressera dans certaines économies, en particulier Djibouti, le Maroc et la Tunisie, mais les pays plus proches géographiquement du conflit en subiront davantage les répercussions.
L’intensification du conflit, y compris ses retombées sur les économies voisines et l’afflux de réfugiés, fait planer une sévère menace sur la croissance régionale.
En outre, les pays de la région MENA sont exposés aux catastrophes naturelles et le changement climatique continue d’accroître la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques. Dans les pays exportateurs de pétrole, si les cours baissent ou si la demande faiblit, la production pétrolière pourrait être limitée et les réductions risquent de perdurer.
Dans les pays importateurs, le resserrement des conditions financières mondiales pourrait peser négativement sur les perspectives de croissance en raison des besoins importants de financement extérieur.
A l’échelle mondiale, la BM souligne que l’économie mondiale devrait connaître sa troisième année consécutive de ralentissement en 2024, avec un taux de croissance projeté à 2,4 %. En cause, des politiques monétaires et des conditions de crédit restrictives, un commerce mondial en berne et une faible dynamique d’investissement. L’économie mondiale est ainsi en passe de réaliser sa plus faible performance sur cinq années depuis 30 ans.