Pour la cinquième année consécutive, le Maroc est confronté à une réelle menace de sécheresse. Sur fond de risques pour le secteur agricole, qui représente un nerf majeur dans la génération du produit intérieur brut du pays.
Le gouvernement marocain a récemment été contraint d’annoncer la coupure de l’eau potable aux communautés locales les plus touchées par la sécheresse. Ce qui signifie que les répercussions de la sécheresse se propageront aux populations, aux cultures et à la végétation, selon les médias locaux.
Le Maroc attribue la pénurie d’eau à la baisse des précipitations au cours des dernières années. Ainsi, la rétention des pluies a provoqué une baisse significative du niveau de rivières bien connues, comme la rivière Moulouya (nord), l’un des plus grands fleuves du Maroc, devenue incapable d’atteindre son embouchure pour la première fois de son histoire, en raison d’une grave sécheresse et d’une consommation excessive.
A cet égard, notons que le gouvernement approuvait précédemment un programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation pour la période 2020-2027. Et ce, pour un montant d’investissements s’élevant à 115 milliards de dirhams (12 milliards de dollars).
La part d’eau par habitant est inférieure à 650 mètres cubes par an, contre 2 500 mètres cubes en 1960. Et cette quantité devrait diminuer à moins de 500 mètres cubes d’ici 2030.
Pourtant, le Maroc compte actuellement 150 grands barrages avec une capacité de stockage allant jusqu’à à 19,1 milliards de mètres cubes; contre 17 barrages encore en construction. Outre 137 barrages moyens et 129 petits barrages, selon les données du gouvernement.
Dans ce contexte, Nizar Baraka, le ministre marocain de l’Eau, avait déclaré lors d’une conférence de presse à Rabat fin décembre dernier que son pays a enregistré 5 années consécutives de sécheresse. Lesquelles « affectent la situation hydrique du pays et la sécurité alimentaire en raison des dommages causés à l’agriculture ».
Il avait ajouté que les précipitations au cours des trois dernières années ont diminué de 67 % par rapport à la moyenne annuelle. Tandis que la température a enregistré une augmentation, notamment en raison de l’impact négatif sur les barrages.