Remarques critiques, mécontentement, inquiétude et doutes, ce sont là entre autres les sentiments qui ont émergé des interventions des panélistes lors de l’événement « Apports et enjeux de la loi des finances 2024 : une lecture pluridisciplinaire », organisé par « Association des Anciens de l’ISCAE – Alumni ISCAE et Grant Thornton Tunisie en partenariat avec AMI Assurances, le 13 janvier 2024 au siège social de AMI Assurances.
En vigueur depuis le 1er janvier 2024, la loi des finances de cette année suscite des interrogations parmi les économistes, les financiers, les chefs d’entreprise et autres employés. Les intervenants ont soulevé plusieurs points d’ombre concernant la loi des finances 2024. Tous ont exprimé leur inquiétude face à la pression fiscale qui sera encore accentuée par cette loi.
Prenant la parole à cette occasion, Skander Naija, directeur général d’AMI Assurance et fin connaisseur du secteur des assurances, a analysé l’impact de cette loi sur son secteur. Il s’interroge sur la pertinence de surtaxer le secteur, estimant que cette surtaxation doit être conjoncturelle.
Il rappellera que, dans le cadre de la loi des finances 2024, les établissements financiers, banques, assureurs et réassureurs doivent verser une contribution conjoncturelle au budget de l’État, au taux de 4% de l’assiette de l’impôt des sociétés au titre des bénéfices des années 2023 et 2024, avec un minimum de 10 000 dinars tunisiens.
Pour l’intervenant, il s’agit d’une « situation désagréable », mais il estime cependant « normal » que l’État taxe les secteurs générant plus de bénéfices.
En période difficile, l’assurance-vie est un domaine important
Revenant sur les placements, l’intervenant a souligné l’importance de l’assurance-vie pour les Tunisiens, notamment à un moment où la CNRPS peine à honorer ses engagements envers ses affiliés. Il indique que les taxes et impôts se répercutent sur les banquiers, et que lorsque l’économie va mal, le nombre d’accidents et de sinistres augmente, nécessitant des assises financières solides pour faire face.
Toujours selon Skander Naija, la raison d’être des assureurs est de financer l’économie en prenant l’argent des assurés pour le placer en attendant de le restituer. Il souligne que dans les secteurs qui prêtent à long terme à l’État dans les économies les plus développées, ce sont les assurances. Aujourd’hui, en développant conjointement l’assurance, les 9 milliards de dinars de placements pourraient atteindre 1 040 milliards de dinars, permettant de financer les entreprises et prêter à l’État selon ses besoins.
La LF 2024… même philosophie que les précédentes