« Cent jours de guerre à Gaza sont l’équivalent de cent ans de souffrances ». C’est ainsi que les Palestiniens ont décrit l’enfer qu’ils ont vécu pendant cent jours. Et le plus terrifiant est que nul ne sait combien cet enfer va durer encore. Après cent jours de destruction et de massacres à une échelle industrielle, Israël n’a réalisé aucun de ses objectifs consistant à détruire le Hamas et à libérer les otages.
Tout ce que l’armée israélienne a réussi à faire, c’est de tuer 30 000 personnes, majoritairement femmes et enfants. Sans compter les milliers d’enterrés sous les décombres. Sans compter les dizaines de milliers de blessés et de handicapés privés du moindre soin médical. Le gouvernement criminel de Netanyahu sait qu’il n’y a plus grand-chose à détruire à Gaza. Pourtant, politiciens, militaires et la majorité des citoyens de cet Etat-paria ne veulent pas entendre parler de l’arrêt de la guerre. Et ce, malgré les pertes sans précédent en hommes et en matériel militaire subies par l’armée d’Israël.
Mais les plus grands dégâts subis par cette armée sont la perte irréversible de sa force de dissuasion et une réputation ternie à jamais aux yeux du monde. Une réputation mise en lambeaux par les missiles du Hamas qui continuent de pleuvoir sur Tel-Aviv, Ashkelon et Ashdod après cent jours de guerre…
Dans leur fuite en avant démentielle, Netanyahu, ses ministres extrémistes et les centaines de milliers de colons estiment, malgré tous ces dégâts, le moment propice de réaliser leur rêve fou du « grand Israël du Jourdain à la Méditerranée ». C’est dans ce contexte de fuite en avant que se situe le double objectif que poursuit le gouvernement criminel de Netanyahu : perpétrer un génocide sous couvert de « lutte contre le terrorisme du Hamas » d’une part ; et, d’autre part, planifier l’expulsion des survivants sous couvert de « départ volontaire » et de « l’émigration humanitaire ».
Le génocide, qui consiste à tuer le maximum de Palestiniens, a très bien été mis en évidence par les avocats de l’Afrique du Sud le jeudi 11 janvier devant la Cour internationale de justice. L’avocate sud-africaine Adila Hassim, dans sa remarquable plaidoirie, a affirmé devant les juges de la CIJ : « Au cours des 96 derniers jours, Israël a soumis Gaza à l’une des campagnes de bombardements conventionnels les plus intenses de l’histoire de la guerre moderne. Les Palestiniens de Gaza sont tués par les armes et les bombes israéliennes par air, terre et mer. En plus des bombardements intensifs incessants, les Palestiniens courent le risque immédiat de mourir de faim, de déshydratation et de maladie en raison du siège en cours… »
Alors que l’armée israélienne continue sa mission génocidaire, Netanyahu et ses ministres, dans leur hystérie démentielle, se penchent sur la question des survivants du génocide et sur les moyens de s’en débarrasser. Des diplomates israéliens arpentent le monde à la recherche de pays qui acceptent d’accueillir les survivants de Gaza. Selon The Times of Israël, « la réinstallation volontaire des Palestiniens de Gaza devient peu à peu une politique officielle clé du gouvernement. Celui-ci a eu des négociations avec plusieurs pays en vue de leur éventuelle absorption. »
Toujours selon le même journal, « la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu mène des contacts secrets avec le Congo et d’autres pays pour accepter des milliers d’immigrants de Gaza. Le Congo serait disposé à accueillir des migrants palestiniens et les pourparlers se poursuivent avec d’autres » !!!
Dans sa folie furieuse, Netanyahu n’a pas caché son intention d’inclure l’Arabie saoudite dans sa liste de « pays potentiels » vers lesquels il compte expulser les survivants de Gaza. L’explication est donnée par The Times of Israël : « L’Arabie saoudite est en plein boom de construction. Le royaume emploie près d’un demi-million d’ouvriers de l’Inde et du Bangladesh. Il peut tout aussi bien accueillir les Palestiniens de Gaza. » …
Tout ce délire des politiciens, des colons et des médias israéliens souligne le degré de crise multiforme intense d’un pays embourbé dans une guerre dont il ne sait trop comment s’en sortir. L’Amérique qui se prépare à entrer le mois prochain en campagne électorale continuera-t-elle de fournir armements et soutien diplomatique comme si de rien n’était?
A ce niveau, l’inquiétude commence à se faire sentir en Israël. Un journaliste israélien a résumé à sa manière cette inquiétude : « Si Washington arrête de nous fournir des armes, nous combattrons le Hamas avec des bâtons et des pierres. »