Selon Opta, le spécialiste des statistiques dans le football, l’équipe de Tunisie qui entame ce mardi son premier match face à la Namibie en phase de poules (Groupe E) de la CAN 2024, a 84,6 % de chances de passer au tour suivant. Mais, elle n’aurait que 6,3 % de chances d’emporter le tournoi continental.
Sur le papier, la sélection nationale tunisienne, 28ème nation au classement FIFA, part largement favorite face à une modeste Namibie au 115ème rang mondial. Mais, le sélectionneur national, Jalel Kadri, n’a pas tort de prévenir, à juste titre, ses poulains contre tout excès de confiance lors de leur premier match en phase de poules (Groupe E) de la CAN 2024. La rencontre aura lieu ce mardi 16 à 18 h, au stade Amadou Gon Coulibaly situé à Korhogo, en Côte d’Ivoire.
Gare aux scénarii égyptiens et algériens
« Contrairement à ce que certains pensent, le match contre la Namibie ne sera pas facile à négocier. L’analyse vidéo ayant démontré qu’il s’agit d’un adversaire doté de capacités respectables sur le plan défensif, capable de fermer toutes les issues et qui, de surcroit, connait très bien notre façon de jouer ». C’est ce que soulignait le coach national hier lundi, lors d’une conférence de presse d’avant match.
Toutefois, a-t-il ajouté, confiant : « Notre expérience sera déterminante pour faire pencher la balance de notre côté. Mais pour cela, il faut que l’ensemble de l’équipe carbure à cent pour cent ».
« Les premières affiches de la CAN se sont soldées par des résultats surprises et inattendus. Ce qui exige de notre part un sérieux irréprochable dans la gestion du match contre la Namibie ». Ainsi modérait pour sa part le défenseur central des Aigles de Carthage, Yassine Meriah. Celui-ci fait certainement allusion aux Pharaons qui ont frôlé la catastrophe contre le Mozambique pour leur entrée en lice dans le groupe B. En étant menés jusqu’aux ultimes secondes du match (1-2), avant le but libérateur de Mohamed Salah dans le temps additionnel. Ou encore à l’Algérie qui rate une nouvelle fois son entame dans la compétition en se contentant d’un nul (1-1) face au modeste Angola.
Namibie : un palmarès modeste
La tache des Aigles de Carthage sera-t-elle facile pour autant face à notre premier adversaire lors du premier tour du groupe E composé également du Mali et de l’Afrique du Sud?
Il est vrai que la Namibie ne figure pas parmi les grandes nations footballistiques du continent. Puisque qu’elle ne compte dans son palmarès que trois participations aux phases finales (1998, 2008 et 2019) conclues par une élimination dès le premier tour.
Sachant que composée en majorité de joueurs évoluant en championnat local et au championnat d’Afrique du Sud, l’équipe namibienne s’est qualifiée pour la phase finale de la CAN-2023+1 après avoir terminé les éliminatoires à la deuxième place du groupe C avec cinq points derrière le Cameroun (sept points) et devant le Burundi (quatre points). Au cours de ces éliminatoires, elle a fait deux matchs nuls face au Burundi à domicile (1-1) et le Cameroun à l’extérieur (1-1), remporté une victoire devant les Lions Indomptables (2-1) à Windhoek et concédé la défaite devant le Burundi (2-3) en déplacement.
A noter également que la Tunisie avait affronté la Namibie une seule fois en match amical, le 17 novembre 2007 à Radès, remporté sur le score de 2 buts à 0, grâce à Alaeddine Yahia et Issam Jomaa.
Sachons tête froide garder
Par contre, il est vrai que les poulains de Jalel Kadri, un coach qui n’a aucune expérience des compétitions africaines, ont réalisé un parcours presque sans faute (quatre victoires, un nul et une défaite en Guinée équatoriale). Mais il faut reconnaitre qu’ils sont loin de figurer parmi les favoris au titre. Et ce, en présence de mastodontes du calibre du Maroc auréolé de son parcours exceptionnel à la Coupe du monde 2022 au Qatar, des terribles Fennecs ou encore du Nigéria, du Sénégal, tenant du titre. Sans oublier l’Egypte de Mohamed Salah, septuple champion.
D’autant plus que selon Opta, le spécialiste des statistiques dans le football, la Tunisie, qui sera privée de l’expérimenté Wahbi Khazri (32 ans) et d’Hannibal Mejbri (20 ans, 27 sélections) qui a privilégié sa carrière en club, a 84,6 % de chances de passer au tour suivant de la CAN. Mais elle n’aurait que 6,3 % de chances de l’emporter. Cependant, elle compte dans ses rangs des joueurs de valeur l’instar d’Elyas Skhiri, le milieu de terrain de l’Eintracht Francfort (62 sélections, trois buts), Aïssa Laïdouni pensionnaire de Bundesliga, Ali Maaloul (34 ans, 89 sélections), Montassar Talbi (25 ans, 37 sélections), Elias Achouri (24 ans, attaquant du FC Copenhague), Abderraouf Khenissi (Kuwait SC, 48 sélections, neuf buts), Naïm Sliti (Al Ahli Doha, 71 sélections, 14 buts). Et surtout de Youssef Msakni (33 ans, 23 buts), un joueur capable de changer le sort d’un match grâce à un geste technique de génie et qui devrait fêter sa 100ème sélection lors du match face à la Namibie.
Avec ces joueurs de talent, les Aigles de Carthage pourront-ils rééditer l’exploit de 2004, l’année où ils avaient décroché le premier titre de leur histoire à domicile avec Roger Lemerre?
La Tunisie, une nation incontournable que ce soit sur la scène continentale ou internationale, reste tapie dans l’ombre mais pourraient se hisser comme un outsider capable de surprendre tout le monde. Ira-t-elle jusqu’au dernier carré ou même plus? Rien n’est impossible avec cette équipe capable du pire comme du meilleur.