La Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF) a organisé, mercredi 17 janvier 2024, un séminaire sur le thème « Loi de finances 2024 : quel impact sur l’entreprise ? ». Dans un contexte socioéconomique complexe, marqué par la crise, l’enjeu est considérable.
Mohamed Louzir, secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française, met en lumière les défis auxquels les entreprises font face, entre autres des taux d’intérêt élevés et l’accès au crédit restreint, en raison de l’endettement de l’État, qui posent des problèmes.
La loi de finances 2024 se révèle rigoureuse pour les entreprises, avec quelques avantages cependant pour les petites et citoyennes, ainsi que pour celles œuvrant dans l’économie verte. La vigilance des entreprises est essentielle pour gérer efficacement leurs marchés, notamment dans une économie en manque d’investissements.
La question cruciale est de savoir comment les entreprises tunisiennes peuvent répondre à leurs besoins et chercher des marchés à l’exportation, compte tenu des contraintes du marché local.
Quant à la santé des entreprises françaises en Tunisie, M. Louzir souligne leur résilience, même en cas de perte de capital. En cas de détection d’une perte de 50% de son capital, l’entreprise est obligée de mettre en œuvre des mesures spécifiques, telles que des augmentations de capital pour absorber l’écart. Cependant, en Tunisie, même dans une situation difficile, les entreprises continuent à fonctionner, poursuit-il.
CCITF: l’importance du taux de fidélité pour les entreprises françaises
Par ailleurs, le débat a porté sur le climat des investissements pour les entreprises françaises, avec la fidélité des investisseurs malgré des chiffres peu encourageants et des opportunités limitées. Les avantages compétitifs existent, mais des freins persistent en raison de problèmes d’équilibre budgétaire.
Pour les investisseurs français membres de la CCITF, M. Louzir parle de leur confiance en la Tunisie. Les avantages compétitifs sont significatifs, mais il est possible d’améliorer la perception pour ceux qui ne connaissent pas encore la Tunisie. On a détecté certains freins qui ont ainsi découragé un afflux massif d’investisseurs.
Les indicateurs clés de la loi de finances 2024 ont été présentés par Louzir, avec une estimation de croissance économique à 2,1% pour 2024. Cependant, des défis subsistent, tels que des impôts accrus, une inflation élevée et une liquidité restreinte sur le marché local en raison de l’endettement excessif de l’État.
En termes d’impact sur l’entreprise, « il faut s’attendre à plus d’impôts à payer, surtout pour les entreprises opérant dans certains secteurs, notamment financiers. L’entreprise sera également confrontée à l’absence de mesures majeures favorisant l’investissement, hormis la mini-amnistie fiscale mise en place au profit de certaines entreprises, et à l’assèchement de la liquidité sur le marché local à cause du recours excessif à l’endettement intérieur par l’État ».
De son côté, Mongi Djellouli, senior tax manager chez Deloitte Tunisie, évoque les dispositions qui impacteront les entreprises, notamment l’exonération pour les souscripteurs finançant des startups et l’amnistie fiscale. La pression fiscale, atteignant 25% sans cotisations sociales et 35% avec cotisations, préoccupe également les entreprises, cela est compréhensible compte tenu de la situation du pays.
Le climat des affaires pour les entreprises françaises est analysé dans sa globalité, sans oublier la stabilité politique et la main-d’œuvre. Malgré les défis, l’optimisme persiste, encourageant un rebond pour que la Tunisie redevienne attractive pour les investissements, à condition que des réformes en vue d’un environnement plus favorable et moins bureaucratique soient entreprises.
Voilà, on a tout dit ou presque, espérons que les solutions existantes se traduiront par un nouvel élan économique pour la Tunisie.