Le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis vient d’ouvrir trois nouvelles instructions contre la présidente du parti destourien libre (PDL), Abir Moussi. C’est ce qu’annonce le porte-parole officiel de la Cour d’appel de Tunis, Habib Torkhani.
Détenue depuis 3 octobre 2023, Abir Moussi, devait répondre au sens de l’article 72 du code pénal d’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’incitation des citoyens à s’armer les uns contre les autres et de provocation de désordre sur le territoire tunisien.
Dans ce contexte, M. Torkhani précise qu’à la clôture de l’enquête, le parquet près la Cour d’appel de Tunis a donné ses instructions au procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis; et ce, aux fins d’ouvrir trois nouvelles instructions contre une avocate (sans la citer), arrêtée dans une autre affaire.
Selon le porte-parole, deux des trois instructions ont été ouvertes suite à deux plaintes portées par le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) sur fond de deux enregistrements vidéo attribués à la présidente du PDL en date du 26 et 27 janvier 2023 et relayées via les réseaux sociaux, comportant des propos offensants et des accusations de truquage des élections. Concernant la troisième instruction, ajoute la même source, elle a été ouverte sur fond d’une plainte portée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Dans cette plainte, la structure syndicale accuse Mme Moussi de tenir un rassemblement avec un groupe de ses partisans, le 27 mai 2023, devant le siège de l’UGTT, d’envahir sa cour et de perturber l’avancement des travaux.
En outre, le porte-parole de la Cour d’appel de Tunis relève que les trois plaintes ont été accompagnées en bonne et due forme de procès-verbaux établis par des huissiers-notaires.
Par ailleurs, le membre du comité de défense de Abir Moussi, Maitre Karim Krifa, a déclaré lors d’une conférence de presse, hier lundi, qu’une nouvelle instruction avait été ouverte contre sa cliente au sens de l’article 24 du décret-loi n° 54. Et ce, suite à une plainte déposée par l’ISIE au nom de son président, sur fond d’accusations « d’outrage à un fonctionnaire public et de diffusion de nouvelles fausses et infondées ».
Ainsi, Me Krifa estime que cette affaire est montée de toute pièce et qu’elle vise en premier et en dernier ressort à se débarrasser d’un sérieux rival au scrutin présidentiel.
Pour ce qui est de la plainte portée par l’UGTT, notons que l’organisation syndicale annonçait, fin mai 2023, qu’elle envisageait de porter une affaire en référé contre Abir Moussi et plusieurs de ses partisans. Et ce, sur fond d’accusations de tentative d’investir par la force le siège du syndicat et d’agresser ses employés. Dans le cadre de cette affaire, l’UGTT avait également dénoncé des slogans offensants scandés par les partisans du PDL contre l’organisation syndicale et ses dirigeants.
Avec TAP