Le comité de défense d’Abir Moussi a tenu une conférence de presse, le vendredi 19 janvier 2024, au siège du Parti destourien libre (PDL) pour faire le point sur la détention de la présidente du PDL. Cela fait près de quatre mois qu’Abir Moussi est en prison pour un crime qu’elle n’a pas commis, a déclaré Mohamed Karim Krifa, membre du comité de défense.
Il a rappelé qu’Abir Moussi, avocate de profession, était actuellement soumise à des procédures judiciaires spéciales, ajoutant que les mesures prises à son encontre étaient invalides. De plus, il a mentionné qu’Abir Moussi faisait face à la peine de mort en raison des accusations portées contre elle, avec en plus la plainte déposée par l’ISIE, qui est juge et partie, alors qu’une instance dite indépendante devrait rester à l’écart de tout tiraillement politique, surtout depuis l’annonce en février 2022 de la candidature d’Abir Moussi à la présidentielle.
Mohamed Karim Krifa souligne qu’à l’heure actuelle, Abir Moussi fait face à huit affaires judiciaires, la plupart étant portées par l’instance électorale. Tout en poursuivant: « On indique que cette dernière s’est autoproclamée en tant que pouvoir chargé d’éliminer les adversaires politiques de l’élection présidentielle ».
En réaction au retrait de la plainte déposée par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) contre Abir Moussi, Karim Krifa a souligné dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que « la plainte avait été déposée par une faction interne à l’UGTT visant à soutenir le processus au pouvoir ». Tout en annonçant: « Le parti ne déposera jamais une plainte contre l’UGTT. Car l’histoire du syndicalisme tunisien est connue : depuis sa formation dans les années 1920 jusqu’à l’indépendance de la Tunisie et son intégration dans le parti Néo-Destour ».
Par ailleurs, l’avocat Nafaa Laâribi est revenu sur l’annonce de Sami Tahri de retirer la plainte déposée par l’UGTT à l’encontre de Abir Moussi, en déclarant « qu’à l’heure actuelle, nous n’avons reçu aucune annonce officielle du retrait de la plainte déposée ».
Par ailleurs, Abdessalam Laarif, avocat et membre du comité de défense, a dressé un état des lieux de l’affaire d’Abir Moussi, déclarant que derrière les apparences se cachait une volonté de nuisance visant le PDL, cherchant probablement à créer une hostilité entre les syndicalistes et l’organisation politique, dans le but de diviser pour mieux régner. Il craint que cela puisse continuer dans le sens d’une aggravation.
Concernant la candidature d’Abir Moussi à la présidentielle, il a déclaré que c’était une évidence indiscutable, soulignant que les arguments cachés visant à crédibiliser les intrigues auxquelles elle est confrontée procèdent d’une volonté déclarée d’atteindre cet objectif, sans en évoquer les raisons.