« La société à mission ». C’est le thème d’une journée de réflexion organisée par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF) à l’hôtel Laico, vendredi 19 janvier 2024.
La CCITF a inscrit cette rencontre dans le cadre de ses activités prospectives qu’elle va initier, lesquelles activités se matérialiseront par l’organisation de plusieurs journées de réflexion, et ce, pendant les deux prochaines années, à savoir 2024 et 2025, et sur l’entreprise tunisienne de demain. Des acteurs socioéconomiques et académiques y seront associés.
Cette première journée de réflexion a été animée par d’éminents experts tunisiens et français et qui ont présenté lors de deux panels, « la société à mission en France : avancées et enjeux pratiques », et « l’entreprise à mission et sa perspective en Tunisie », avec pour modérateur le professeur Hazem Ben Aissa.
L’objectif de la CCITF est de « favoriser une réflexion et un échange sur la question de la responsabilité sociétale et la gouvernance de l’entreprise tunisienne ».
En plus clair, la Chambre ambitionne de « sensibiliser les entreprises à se diriger vers un modèle économique plus responsable et en parfaite adéquation avec le contexte socio-culturel, économique et politique du pays ».
Ceux qui ont fait le déplacement côté français (en plus du ministre conseiller chargé d’affaires à l’ambassade de France en Tunisie, Manuel Bufala), Armand Hatchuel (professeur universitaire) qui a parlé des « origines et cadre théorique des sociétés à mission » ; Errol Cohen (avocat d’affaires), qui a soulevé la question des « bases juridiques de la loi PACTE et ses implications : la démarche à suivre » ; Eymery Jacquillat (président de la CAMIF et cofondateur de la communauté des entreprises à mission en France ; le mouvement des entreprises à mission – l’expérience d’un entrepreneur ».
Quid de l’entreprise à mission et sa perspective en Tunisie ?
Quant au second panel, il a enregistré la présence de Khelil Lajimi, ancien ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme et expert économique, qui a exposé les « Perspectives de l’entreprise tunisienne : les enjeux de l’émergence du modèle de croissance responsable à construire » ; Rabeh Nabil (professeur universitaire) : « L’engagement sociétal de l’entreprise tunisienne : les leçons de la dynamique entrepreneuriale et son impact social et sociétal » ; Farouk Zouhir (PDG de Sotupa) : « Le projet de transformation du groupe Sotupa en entreprise à mission » ; Rym Ajam (directrice RSE – SFBT) : « La gouvernance de l’entreprise : le cas de la SFBT) » ; Aicha Zakraoui (head on impact & sustainability, AfricInvest).
Les débats qui ont eu lieu autour des deux panels sur la question de la « société à mission » ont montré que la mission de l’entreprise telle qu’on l’a connue jusqu’à présent est en train de changer. Il ne s’agit plus de faire simplement du profit, mais l’entreprise aura de plus en plus une obligation sociétale, c’est-à-dire en termes de gouvernance, de RSE, d’environnement…