La Libye telle qu’on la connaît aujourd’hui se retrouve devant une situation assez complexe, notamment concernant le croissant pétrolier qui devient un enjeu principal. L’IACE a fait une note portant sur le thème « Le scénario de la réduction ou de la suspension de la subvention sur les carburants en Libye ».
Selon cette note, la Libye envisage de revoir sa politique de subvention des carburants, ayant annoncé le 10 janvier 2024 une réforme visant à lutter contre la contrebande. Ce qui a conduit à des pertes financières considérables.
Il faut rappeler, entre autres, que le prix du diesel en Libye est l’un des plus bas au monde, à 0,031 dollar américain le litre. De ce fait, une telle baisse aura un impact sur la Tunisie. Et ce, via l’augmentation de la demande de carburants tunisiens, notamment dans les régions frontalières libyennes.
Cette augmentation de la demande pourrait générer des recettes fiscales supplémentaires pour la Tunisie, étant donné que les carburants sont un monopole de l’État à travers la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR).
Cependant, elle pourrait également entraîner une hausse des importations de carburants, affectant les réserves de devises du pays, actuellement à 118 jours d’importation.
Cela intervient dans un contexte où la Tunisie cherche à préserver ses réserves pour stimuler la croissance économique et faire face à des engagements de remboursement d’une dette extérieure importante en février 2024.
Au-delà des implications économiques, cette décision pourrait avoir des conséquences sociales, notamment pour les Tunisiens vivant dans les zones frontalières qui pourraient être impactés par des canaux informels.
De plus, elle pourrait susciter des tensions sociales dans la région du Sud. Cette situation souligne la nécessité pour la Tunisie de diversifier ses sources d’énergie et d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables pour renforcer sa souveraineté énergétique et faire face aux défis climatiques.